Ainsi, dès les temps apostoliques, la foi orthodoxe du Christ fut prêchée en Gaule, la France actuelle. C’est à l’Église orthodoxe qu’appartiennent saint Martin de Tours, le grand Cassien, fondateur de l’abbaye de Marseille où, durant de longues années, il donna l’exemple de la vie ascétique, saint Germain de Paris et sainte Geneviève, parmi une multitude d’autres. Voilà pourquoi la foi orthodoxe n’est pas, pour les Français, celle d’un peuple étranger. C’est la leur, confessée ici, en France, par leurs ancêtres depuis les temps anciens : elle est la foi de leurs pères.
Sincèrement et chaleureusement, nous souhaitons que la foi orthodoxe, dans sa forme propre au génie français, rétablie sur le sol de France, redevienne pour tout son peuple la foi maternelle, comme elle l’est demeurée pour les Russes, les Serbes, les Grecs, selon l’esprit particulier de chacun de ces peuples.
Le propre du calendrier oriental — le pentecostaire — glorifie aujourd’hui (1), tout comme le sanctoral occidental, le saint archange Michel, qui s’est manifesté également, en Orient et en Occident, afin de vivifier les forces spirituelles des hommes pour les actes héroïques, de même qu’il inspira jadis à Jeanne d’Arc la lutte pour la liberté de la France.
Aujourd’hui, selon l’ancien calendrier, l’Église orthodoxe glorifie le saint apôtre Marc, l’un des quatre évangélistes qui, avant de partir pour Alexandrie, vint en Europe occidentale où il écrivit son saint Évangile — à Rome — en latin même selon certains.
À présent, nous en avons la conviction, l’élévation politique et patriotique de la France s’accomplit : qu’elle soit unie à son élévation spirituelle ! Que renaisse la France orthodoxe et que la bénédiction divine soit sur elle ! »
(1) Il est fait allusion à certains tropaires du canon des matines du dimanche du Paralytique, consacrés à l'archange Michel.
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