Arnold Lagémi.
SUITE DU DÉBAT : ORTHODOXIE ET LAÏCITÉ,
La lecture attentive de votre courriel du 11 décembre, Cher Ephraïm, m’a permis de conclure que vous et moi faisions référence à des réalités aussi éloignées l’une de l’autre que le jour et la nuit.
En effet, Manitou évoquait exclusivement ceux qui s’éloignent du Peuple, ceux qui rêvent un Judaïsme désincarné. Les Nétoureï Karta par exemple et autres du même genre, qui font courir le risque du schisme. Cette mouvance que dénonçait Manitou paraît peu significative au sein du monde orthodoxe. Il était essentiel de le dire !
Vous me dîtes que mon discours est périmé (Vous ne pouvez imaginer à quel point cela me comble !) parce que de plus en plus d’orthodoxes sont des citoyens actifs, créatifs, participant pleinement à la vie civile et à la défense du pays. Et vous citez les affectations de nombreux orthodoxes dans des unités, souvent d’élite, de TSAHAL.
Vous êtes représentatif d’un courant actif et engagé et vous risquiez de devenir l’avocat d’une cause que vous semblez désapprouver….
Cher Ephraïm, vous soulignez que ces orthodoxes, citoyens responsables ne considèrent pas, par contre, l’avènement de l’Etat d’Israël, comme une étape préalable à l’avènement messianique et qu’ils ne célèbrent pas le Yom Haatsmaout (anniversaire de l’Etat).
Mais l’essentiel de l’homme est bien plus dans ce qu’il fait que dans ce qu’il pense. Bien sûr que ces hommes «font l’histoire juive». Ils en sont aussi l’honneur et demeurent surtout un exemple pour la jeunesse en vivant l’idéal de Thora Vétsion. Partageant les espoirs et les craintes de tous les citoyens, ces Juifs orthodoxes qui sont notre fierté démontrent leur amour d’Israël. C’est eux, eux seulement qui ont les moyens de lutter contre le risque de schisme.
Ce qui me paraît déterminant pour ces Juifs engagés, c’est l’intégration maintenue au niveau de la réalité nationale. Associés, de fait, à la vie et à l’activité du pays ainsi qu’à son devenir, ces hommes, orthodoxes et citoyens ouvrent des perspectives inimaginables à des renversements d’alliance.
Dans ces conditions, il paraît quasi inévitable que ces citoyens, qui ne sont pas des mercenaires, payant le prix fort pour que se maintienne cette réalité nationale à laquelle ils appartiennent, qu’ils revendiquent donc, reconnaissent sous peu le caractère messianique de l’Etat.
Et la célébration de Yom Haatsmaout deviendra tout aussi naturelle pour eux, que se laver les mains avant de se mettre à table.
Cher Ephraïm, je ne pensais pas que les choses avaient changé si profondément dans le monde orthodoxe. Vous allez faire des heureux chez les champions de la paix et provoquer de tristes mines chez les autres.
Chavoua tov
Respectueusement vôtre,
Arnold Lagémi, co-édité chez
Extrait du blog de Th. Zrihen-Dvir et www.parolevolee.com
