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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 01:10

 

La communion fréquente, même quotidienne, est conforme à l'enseignement des Pères de l'Église et aux Sacrés Canons. 


L'Eglise primitive, ainsi que la majorité des Pères de l'Église, appelaient les fidèles à la communion fréquente et même quotidienne. Les Pères de l'Église, tels que Tertullien, Clément et Origène d'Alexandrie, saint Cyprien, saint Cyrille de Jérusalem, saint Ambroise, saints Hilaire de Poitiers, Chromacé d'Aquilée, Augustin, Cassien... voyaient dans les paroles de la prière dominicale : « Donne-nous aujourd'hui notre pain substantiel », en plus du pain terrestre le pain eucharistique de chaque jour. 



Tous les Pères des premiers siècles conseillaient la communion quotidienne : 
- Tertullien : « Les mains des Chrétiens touchent chaque jour le Corps du Seigneur » (P.L.t.1 ; col. 669). 


- Saint Cyprien : « Les Chrétiens communient chaque jour, sauf faute grave ». 
- Saint Clément et Origène d'Alexandrie parlent dans le même sens (P.G.t. IX ; col. 628 et T. XII ; col. 218). 


- Saint Basile nous dit que les fidèles « communient jeudi, vendredi et dimanche et tous les jours de mémoire des Saints ». Il préfère la communion quotidienne et cite le cas des fidèles et des moines qui, le jour où ils ne peuvent pas se rendre à l'église, communient de leurs propres mains, chez eux (93ème épître, P.G.t.XXXII ; col. 484). 


- Saint Jean Chrysostome, parlant du Sacrifice quotidien, regrette qu'on ne communie pas chaque jour (P.G.t.LXII ; col. 2889). 



Mais déjà au IVème siècle la communion se raréfie. Saint Jean Chrysostome constate que certains Chrétiens ne communient qu'à l'Épiphanie, Carême et Pâques. Si la majorité des moines, selon le témoignage de Rufin, de Saint Barsanuphe (IVe) et de saint Théodore Studite, communie quotidiennement, la pratique de la communion chez les fidèles varie entre la communion quotidienne, fréquente, trois fois par an ou une fois l'année. Ainsi, les Pères de l'Église, tout en plaçant comme idéal la communion quotidienne, tolèrent les variations. 
Les Règles canoniques n'obligent pas à la communion quotidienne, mais les 8ème et 9ème règles apostoliques ordonnent la communion aux prêtres et fidèles assistant à la liturgie et désapprouvent ceux qui, sans cause valable, s'y dérobent, car celui qui ne communie pas est un excommunié et se trouve hors de l'Église. Les Règles apostoliques reflètent la vie des trois premiers siècles, mais elles restent en vigueur jusqu'à notre époque, car le droit canonique orthodoxe les a placées au-dessus des sept conciles oecuméniques. Le premier concile oecuménique n'a pris plusieurs décisions qu'en les soumettant à l'autorité des Canons apostoliques. Ainsi, la non communion des prêtres ou des fidèles assistant à la liturgie reste une attitude irrégulière. Mais le IVème siècle, par économie, adoucit cette règle et réclame la communion au moins tous les trois dimanches. 
Les époques se succèdent et la communion dégénère aussi bien en Orient qu'en Occident pour tomber enfin dans la tragique décadence des XV et XVIèmes siècles où les évêques même ne célébraient ni ne communiaient pendant des années, préférant la chasse et les banquets à l'eucharistie et préparant ainsi l'athéisme. 


Heureusement, cet état déplorable fut combattu par des esprits éclairés d'en-haut, aussi bien en Orient qu'en Occident. 


Guidé par le Saint-Esprit, le Patriarche Athénagoras de Constantinople a canonisé récemment saint Nicodème l'Hagiorite, maître spirituel qui prêcha à temps et contre-temps parmi les fidèles et les moines la communion quotidienne. Ce saint fut accusé, d'ailleurs, par des moines aveuglés, d'être un agent des Jésuites qui prônaient eux aussi la communion fréquente ; canoniste éminent, intime de la pensée patristique, saint Nicodème puisait en réalité sa doctrine dans la source orthodoxe. Saint Séraphin, Flamme de l'Esprit, Jean de Crondstadt, ce thaumaturge à la vertu d'Élie, et tant d'autres maîtres et guides spirituels incontestés, appellent à la communion fréquente, car elle procure une force spirituelle incomparable, introduit la chasteté des moeurs, fortifie les âmes dans leurs luttes, dévoile les ruses du démon. 


Un des théologiens russes dit, à juste titre, que le régime normal d'un fidèle est la communion à la liturgie et qu'en cela il diffère d'un catéchumène, d'un pénitent ou d'un schismatique. Ainsi, actuellement, selon sa pensée, l'Église est composée du prêtre célébrant qui tient la place du fidèle et de la masse du peuple qui ne communie pas, semblable aux catéchumènes, pénitents et schismatiques. 
Les Pères de l’Église « égaux aux apôtres et docteurs de l'univers », sont les « canons de la foi ». En les imitant, nous appelons à la communion fréquente et n'osons pas réclamer la communion quotidienne, sauf dans les cas très exceptionnels. 


Nous devons noter que les anciens catholiques romains devenus orthodoxes sont profondément choqués par la rareté de la communion chez les orthodoxes orientaux, particulièrement chez les Grecs. Lorsque la délégation française, par exemple, se rendit à Constantinople, elle fut la seule à communier, à la grande joie du Patriarche Athénagoras. 


Quelques orientaux peuvent s'étonner, étant donné leur habitude, de la communion fréquente des occidentaux. Tout en désirant la propagation de la communion fréquente dans l'Église universelle, nous pensons qu'il faut s'en tenir à l'esprit de tolérance, disant avec l'apôtre Paul « ne jugez pas ceux qui mangent ou ceux qui ne mangent pas ». 


Saint Photius précise cette attitude : « Comme les usages diffèrent selon les lieux, que personne, s'il veut juger avec équité, ne s'avise de blâmer ceux qui les observent non plus que ceux qui ne les observent pas quand ils ne les ont pas reçus, pourvu qu'on ne touche pas à la foi ni aux ordonnances prises d'un commun accord ». 


Mais c'est saint Augustin qui s'exprime de la façon la plus claire : « Les uns communient chaque jour, les autres à certains jours déterminés seulement. Ici, aucun jour ne se passe sans qu'on célèbre le Saint Sacrifice ; là, on ne célèbre les Mystères que les samedis et dimanches, ou le dimanche seulement. Les coutumes de ce genre sont librement observées et, pour un chrétien grave et prudent, le mieux est de faire ce qu'il voit faire là où il se trouve. Car il faut regarder comme indifférent ce qui n'est pas contre la foi ou les mœurs, et juger les choses du point de vue du milieu où l'on vit ». 



Ainsi, conformément à l'esprit orthodoxe, que les Occidentaux qui prient dans les Eglises orientales respectent leur discipline et que les Orientaux qui prient chez nous fassent de même, car saint Augustin ajoute : « Comme le centurion et Zachée honorèrent tous deux le Sauveur, quoique diversement, ici et là, on honore le sacrement ici, en n'osant par respect le recevoir chaque jour, là, en n'omettant pas de le recevoir chaque jour pour l'honorer ». 


Que notre tolérance témoigne de la « liberté intérieure des enfants de Dieu », mais réjouissons-nous de ce que la faim et la soif du Christ aient reparu ces derniers temps. Si les masses ne sont pas encore parvenues à la communion quotidienne, les chrétiens progressent de plus en plus vers la communion fréquente et les âmes se réveillent, le diable faiblit, les péchés sont combattus, un souffle de vie divine parcourt le peuple chrétien. 


Quelle joie spirituelle se propage lorsque toute la communauté participe au Banquet Divin ! 

Saint Jean de Saint Denis

 

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Published by Monastère Orthodoxe de l'Annonciation - dans Enseignement spirituel

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