Question 89 : Il est écrit : "L'homme donnera ses richesses pour prix de son âme" (Pro 13,8). Or, pour nous, ce n'a pas été possible. Que ferons-nous donc ?
RÉPONSE : Si nous n'avons pu le faire malgré notre bonne volonté, souvenons-nous de la réponse du Seigneur à Pierre. Celui-ci, agité de la même crainte, avait dit : "Voilà que nous avons tout quitté pour vous suivre, quelle sera donc notre récompense ?" et le Seigneur de répondre : "Celui qui aura quitté maison, frères, soeurs, père, mère, femme, enfant et champs à cause de moi et de l'Évangile, recevra le centuple et possédera la vie éternelle" (Mt 19,27-29).
Si, toutefois, c'est par négligence que nous ne l'avons pas fait, mettons-y maintenant tout notre zèle et si nous n'en avons plus l'occasion ni la possibilité, alors consolons-nous par ces parole de l'Apôtre : "Ce ne sont pas vos biens que je cherche, mais vous-mêmes" (2 Cor 12,14).
Question 90 : Est-il permis d'avoir un vêtement spécial, le cilice ou un autre, pour la nuit ?
RÉPONSE : Le cilice a son emploi déterminé, car on ne le porte pas pour l'utilité du corps mais pour se mortifier et s'humilier intérieurement. Toutefois, comme il est défendu d'avoir deux vêtements, libre à chacun de juger s'il peut en étendre l'usage pour d'autres raisons.
Question 91 : Un frère, qui n'a rien en propre, se voit pourtant sollicité par quelqu'un de lui donner son vêtement. Que doit-il faire, surtout si l'autre est nu ?
RÉPONSE : Que le solliciteur soit nu, méchant, pauvre ou cupide, il a été dit une fois pour toutes que nul n'a le pouvoir de donner et de recevoir si ce n'est celui qui est préposé à l'administration après avoir fait ses preuves. Observons donc ce précepte : "Que chacun demeure dans sa vocation" (1 Cor 7,24).