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8 mai 2018 2 08 /05 /mai /2018 23:04
La Samaritaine

 

Corruptible était l'eau que tu cherchais, ô femme,
et tu puises l'eau vive où tu blanchis ton âme !

 

La raison de cette fête, c'est que le Christ en ce jour confesse clairement qu'Il est le Messie, c'est-à dire l'Oint (messa, en hébreu, c'est l'huile). Et c'est pourquoi la présente fête a trouvé place dans la semaine de la Mi-Pentecôte. En outre, le dimanche précédent, le Christ opérait un miracle à la Piscine probatique. Ici, c'est au puits de Jacob que Jésus S'entretient avec une femme, ce puits que Jacob lui-même a fait creuser et qu'il a donné à son fils Joseph. Le lieu était d'importance, car près du mont Somôr les Samaritains habitaient de nombreuses villes. Le Christ entra donc à Sichar, là où Jacob avait habité jadis, avec sa fille Dina et ses autres enfants. Sichem, le fils de Emmor le Horrite (Hamor le Hivvite), l'ayant désirée, fut avec elle en lui faisant violence. A la suite de quoi ses frères, courroucés et indignés, sortirent aussitôt contre la cité, où ils tuèrent tous les mâles, y compris Sichem et son père Emmor. Quant à Jacob, il demeura en ce lieu et y creusa le puits en question.

Ce ne sont pas les Samaritains qui habitèrent les premiers cette montagne, mais des Israélites qui, s'étant détachés du vrai Dieu sous le règne de Phakéias (Peqahya), lors de la prernière et de la seconde invasion des Assyriens, devinrent leurs tributaires. Et peu de temps après, sous le règne d'Osias, ils payèrent tribut aux Ethiopiens (aux pharaons de la dynastie éthiopienne). Ce qu'ayant appris, le roi des Assyriens les fit déporter à Babylone et donna l'ordre à diverses nations d'habiter en ce lieu. Mais Dieu envoya des lions contre ces étrangers. Lorsqu'il l'apprit, le roi des Assyriens leur envoya un prêtre, choisi parmi les déportés juifs qui étaient encore à Babylone, afin qu'ils adoptent les rites de Yahvé. Aussitôt, ils abandonnèrent leurs idoles et reçurent les seuls livres de Moïse, à l'exclusion des Prophètes et des autres Ecritures. Et ils furent appelés Samaritains, à cause du mont Somôr. Ils étaient haïs des Juifs (qui rentraient à peine de la déportation), parce qu'ils observaient seulement la moitié du judaïsme, et les Juifs ne mangeaient pas avec eux, les jugeant répugnants. C'est pourquoi, à plusieurs reprises, ils traitèrent le Christ de Samaritain, comme quelqu'un qui libérait du légalisme, précisément comme les Samaritains.

Il arrive donc à Sichar et, fatigué de la route, Il s'assoit, aux environs de la sixième heure. Une femme vient de la ville pour puiser de l'eau, les disciples étant partis acheter de la nourriture. Jésus lui demande de l'eau. Celle-ci met en avant le fait de la ségrégation, car elle L'a reconnu à l'accent et au costume. Jésus l'élève au niveau de l'eau spirituelle, qu'Il montre inépuisable et purificatrice, car l'Esprit est toujours comparé au feu et à l'eau. La femme, persuadée qu'Il n'a pas cette eau, du fait qu'Il n'a pas porté de seau, ajoute que le puits est profond. Et elle amène la conversation sur le Patriarche Jacob, puisque c'est lui qui a creusé le puits, que lui et ses descendants y ont bu, et elle lui attribue la richesse de cette source, qui d'ailleurs est agréable et fraiche. Le Christ, cependant, ne dit pas qu'Il est plus grand que Jacob, pour ne pas effrayer la femme ; mais il revient sur le thème de son eau, dont il expose la superiorité : celui qui en boira n'aura plus jamais soif.

La femme demande de cette eau. Alors, Il lui dit d'appeler son mari, parce que plus apte à réfléchir aux arguments donnés. Mais elle prétend n'avoir point de mari. Celui qui sait tout lui répond: Tu dis bien, car tu en as eu cinq, comme le prescrit la Loi; et ce sixième que tu as maintenant, puisqu'illégalement tu vis avec lui, n'est pas ton mari. Certains ont pensé que les cinq maris, c'est le Pentateuque de Moïse, qu'ont reçu les Samaritains ; le sixième, ce sont les paroles mêmes du Christ, qu'elle n'avait pas encore épousées, car la grâce ne lui avait pas été communiquée. D'autres pensent qu'il s'agit des lois données par Dieu : celle du Paradis, celle d'après le bannissement, celle de Noé, celle d'Abraham et celle de Moïse ; la sixième, c'est l'Evangile, qu'elle n'avait pas. Et il y en a qui disent qu'il s'agit des cinq sens.

La femme Lui répond en lui donnant le titre de Prophète. Puis elle L'interroge sur l'endroit où Il convient d'adorer : au Somôr ou à Jérusalem? Car les Samaritains, dans leur imperfection, pensaient que Dieu n'était pas partout, mais qu'Il demeurait seulement là où Il était adoré, à savoir sur le mont Garizim, parce qu'on y donnait les bénédictions de Sa part ou parce qu'Abraham y avait le premier érigé un Autel en Son honneur. De la même façon les Juifs disent à leur tour: C'est à Jérusalem seulement qu'il faut adorer l'unique Dieu; aussi pour les fêtes s'y rassemblent les Juifs de partout. Le Christ répond que des Juifs vient le salut du monde. Pourtant, dit-Il, Dieu est par nature immatériel, et Ses vrais adorateurs ne L'adorent déjà plus par des sacrifices, mais en l'Esprit et dans la vérité, reconnaissant ainsi que Dieu n'est pas seul, mais qu'Il est dans l'Esprit Saint et dans le Fils, qui est la Vérité. La femme dit encore : Nous avons appris des Ecritures que viendra un Messie, qui est le Christ. Jésus, connaissant les bonsnes dispositions de cette femme, Lui dit : C'est Moi ! Car les Samaritains eux aussi étaient informés au sujet du Messie, grâce aux livres de Moïse, en particulier là où il dit: «Le Seigneur Dieu fera surgir un Prophète au milieu de vous» et en d'autres endroits.

La conversation touchant à sa fin, arrivent aussi les disciples, qui s'étonnent de l'extrême condescendance avec laquelle le Maître parle avec la femme. En attendant, ils L'invitent à manger, tant à cause de la fatigue que de la ternpérature élevée. Et Il leur parle de la nourriture éternelle, c'est-à-dire du salut des hommes, leur disant qu'ils doivent moissonner ce qu'a produit le labeur des Prophètes.

Or, la femme ayant couru vers la ville raconter ce qui lui était arrivé, tous les habitants se lèvent et marchent vers le Christ, persuadés que la femme ne se serait pas accusée elle-même si elle n'avait reconnu quelque chose d'important. Ayant prié le Christ de demeurer chez eux, ils Le persuadent de rester au moins deux jours. Pendant son séjour, Il fit de très nombreux miracles qui, à cause de leur multitude, n'ont pas été décrits par les Evangélistes.

Telle est la Samaritaine, qui plus tard reçut le nom chrétien de Photinie et qui sous Néron ceignit la couronne du Martyre, avec ses sept enfants, après de nombreuses tortures : ongles de fer, ablation des mamelles et des mains, pénétration des ongles par de minces roseaux, ingestion de plomb en fusion et toutes sortes d'autres supplices inouïs.

Il faut savoir que l'empereur Justinien fit transporter avec grands honneurs la margelle de ce puits jusqu'au Sanctuaire du Verbe de Dieu, je veux dire la grande église de Sa Sainte Sagesse. Il la fit placer sur le puits, ainsi que la pierre sur laquelle le Christ S'était assis pour converser avec la Samaritaine. L'une et l'autre s'y trouvent maintenant devant le narthex, à l'entrée orientale du temple, à gauche, guérissant toute maladie, quelle qu'elle soit, surtout les états fiévreux : pour qui grelotte de fièvre, elles sont un excellent remède.

Cette vie de Saints est tirée du :
"Triode de Carême", Diaconie Apostolique 1993

 

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Published by Monastère Orthodoxe - dans Vie des saints

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