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4 mars 2016 5 04 /03 /mars /2016 00:05
Par des hymnes incessantes nous remercions
Celle qui nous offre en tout temps Sa protection.

aaaHéraclius gouvernant l'empire byzantin, le roi de Perse Khosroès, voyant que le pouvoir des Grecs avait été fortement amoindri par la tyrannie de l'empereur Phocas, envoya un de ses satrapes, du nom de Sarbar, avec des milliers de soldats d'élite, pour s'emparer de tout l'Orient. Cela fait, ils arrivèrent jusqu'à Chrysopolis, qu'on appelle maintenant Scutari. L'empereur Héraclius, arrêté par la défaillance du trésor public et ayant dû prendre les vases sacrés des églises pour battre monnaie, en vue d'une revanche plus grande et plus parfaite, employa des vaisseaux sur la mer Noire pour les rejeter du côté de la Perse : il détruisit leur puissance, et Khosroès fut vaincu, avec le reste de son année. Peu après, Siroès, fils de Khosroès, se rebella contre son père et s'empara du pouvoir : il fit tuer Khosroès et traita avec Héraclius. Mais le Kogan (ou khân) des Mésiens et des Scythes, ayant appris que l'empereur avait traversé la mer pour combattre les Perses, rompit ses traités avec Byzance et, à la tête de troupes innombrables, fit irruption par l'ouest jusqu'à Constantinople, en poussant des cris blasphématoires contre Dieu. En un instant, la mer fut couverte de navires, la terre ferme se remplit de fantassins et de cavaliers. Alors le Patriarche Serge exhorta le peuple de Constantinople à ne pas se laisser abattre, mais à reporter de tout cœur toute son espérance sur Dieu et sur Sa Mère, la Divine Génitrice tout-immaculée. Or le patrice Bonus, qui gouvernait alors la cité, fit préparer le nécessaire pour repousser les ennemis. « Il nous faut, disait-il, en plus du secours qui vient d'en haut, faire nous aussi tout ce qui est en notre pouvoir. » Le Patriarche, avec tout le peuple, porta en procession l'Icône de la Mère de Dieu en haut des rempart, pour assurer leur résistance. Alors que Sarbar, depuis l'est, et le Kogan, depuis l'ouest, commençaient à incendier les alentours de la ville, le Patriarche fit porter en outre l'Icône du Christ nonpeinte-de-main-d'homme, la précieuse et vivifiante Croix, ainsi que le Vêtement de la Mère de Dieu, dans la procession le long des remparts. Mais le Kogan des Scythes, à travers les remparts de terre ferme, pénétra dans la ville avec une immense multitude armée jusqu'aux dents. Ils étaient si nombreux que les Grecs durent combattre les Scythes à un contre dix. Mais l'invincible Stratège, la Mère de Dieu, avec le nombre infime des soldats qui se trouvaient près de Son temple, celui de la Source, anéantit leur multitude. Alors les Grecs, reprenant courage et exultant de joie, sous la conduite de l'invincible Stratège, en triomphèrent puissamment et à jamais. Ayant proposé l'armistice, ceux de Constantinople furent repoussés, et le Kogan leur dit : « Ne vous laissez pas tromper par le Dieu en qui vous croyez, car demain j'aurai l'entière possession de votre ville. » Les gens de la ville, entendant cela, tendirent leurs mains vers Dieu. D'un commun accord, le Kogan et Sarbar attaquèrent par terre et par mer, essayant de prendre la ville grâce aux machines de siège. Mais ils furent battus par les Grecs, à tel point que les survivants ne furent pas capables d'incinérer leurs morts. Des barques pleines de soldats, passant par le repli de la Corne, furent dirigées contre l'église Notre-Dame des Blachernes, mais une violente tempête secoua la mer à l'improviste, et cette flottille fut mise en pièces, détruite avec toutes les embarcations des ennemis. Et l'on put voir un prodige étonnant de la Mère de Dieu : de la rive des Blachernes, elle repoussa tous les assaillants. Alors le peuple se hâta d'ouvrir les portes et en fit un carnage, les femmes et les enfants s'enhardissant contre eux. Leurs chefs rétrogradèrent, pleurant et gémissant. Et le peuple reconnaissant de Constantinople, rendant grâces à la Mère de Dieu, Lui chanta une hymne de toute la nuit, sans s'asseoir (Acathiste), puisqu'elle n'avait pas cessé elle-même de veiller sur eux et qu'avec une surnaturelle puissance elle avait remporté la victoire sur les ennemis.

aaaDepuis lors, en souvenir de ce prodige si grand et surnaturel, l'Eglise a pris l'habitude de consacrer cette Fête à la Mère de Dieu, en ce temps de l'année où elle donna la victoire. Et on l'appelle Acathiste, puisque c'est debout qu'elle fut alors célébrée par le Clergé de la ville et par tout le peuple.

aaaTrente-six ans plus tard, sous le règne de Constantin Pogonat, les Agaréniens réunirent une immense armée et s'attaquèrent de nouveau à Constantinople : ils l'assiégèrent pendant sept ans et, lorsqu'ils hivernaient du côté de Cyzique, ils firent périr beaucoup d'habitants. Puis, ayant renoncé et s'en étant retournés avec leur flotte, ils furent tous engloutis dans la mer, près de Syléos, grâce à la protection de la toute Sainte Mère de Dieu.

aaaUne troisième fois, sous Léon l'Isaurien, les descendants d'Agar, au nombre de plusieurs myriades ravagèrent tout d'abord le royaume des Perses, puis l'Egypte et la Libye, envahissant aussi l'Inde, l'Ethiopie et l'Espagne. Pour finir, ils s'avancèrent également contre la reine des cités, avec dix-huit cents navires. Ils l'encerclèrent donc, avec l'intention de la piller tout de suite. Mais le peuple consacré de la ville, portant la Sainte Relique de la précieuse et vivifiante Croix ainsi que la vénérable Icône de l'Hodighitria, fît le tour des remparts, suppliant Dieu avec des larmes. Alors il sembla bon aux Agaréniens de se diviser en deux groupes : les uns firent campagne contre les Bulgares, et il en tomba plus de vingt mille ; les autres furent laissés autour de la ville pour la prendre. Comme ils étaient empêchés par la chaîne qui va de Galata aux remparts de la cité, ils gagnèrent le lieudit Sosthène, mais là le vent du nord se déchaîna, et la plupart des navires furent endommagés et perdus. Les survivants furent en proie à une grande famine, au point qu'ils durent se nourrir de chair humaine et d'excréments. Alors, prenant la fuite, ils gagnèrent la mer Egée, mais là, ils sombrèrent avec tous leurs navires, car des grêlons s'abattirent violemment sur eux depuis le ciel et mirent la mer en ébullition, au point de dissoudre la poix des navires, et c'est ainsi que périt cette immense armée, dont il ne resta que trois survivants pour en donner la nouvelle.

aaaA cause de tous ces prodiges surnaturels de la toute Sainte Mère de Dieu, nous célébrons donc cette fête. Et on l'appelle Acathiste, parce que, cette nuit-là, tout le peuple resta levé pour chanter l'hymne à la Mère du Verbe ; et parce que, si l'on a coutume de s'asseoir pour toutes les autres stances, pour écouter celles de cette hymne à la Mère de Dieu nous nous tenons tous debout.

Cette vie de Saints est tirée du :
"Triode de Carême", Diaconie Apostolique 1993

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Published by Monastère orthodoxe - dans Vie des saints

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