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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 05:16

Nativité de la Vierge MarieL’année liturgique comporte, outre le cycle des dimanches et le cycle des fêtes commémorant directement Notre Seigneur, un cycle des fêtes des saints. La première grande fête de ce cycle des saints que nous rencontrons après le début de l’année liturgique est la fête de la nativité de la bienheureuse Vierge Marie, célébrée le 8 septembre. Il convenait que, dès les premiers jours de la nouvelle année religieuse, nous fussions mis en présence de la plus haute sainteté humaine reconnue et vénérée par l’Église, celle de la mère de Jésus-Christ. Les textes lus et les prières chantées à l’occasion de cette fête nous éclaireront beaucoup sur le sens du culte que l’Église rend à Marie.
Au cours des vêpres célébrées le soir de la veille du 8 septembre, nous lisons plusieurs leçons tirées de l’Ancien Testament. C’est tout d’abord le récit de la nuit passée par Jacob à Luz (Gn 28, 10-17). Tandis que Jacob dormait, la tête appuyée sur une pierre, il eut un songe : il vit une échelle dressée entre le ciel et la terre, et les anges montant et descendant le long de cette échelle ; et Dieu lui-même apparut et promit à la descendance de Jacob sa bénédiction et son soutien. Jacob, à son réveil, consacra avec de l’huile la pierre sur laquelle il avait dormi et appela ce lieu Beth-el, c’est-à-dire " maison de Dieu ". Marie, dont la maternité a été la condition humaine de l’Incarnation, est, elle aussi, une échelle entre le ciel et la terre. Mère adoptive des frères adoptifs de son Fils, elle nous dit ce que Dieu dit à Jacob (pour autant qu’une créature peut faire siennes les paroles du Créateur) : " Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras… ". Elle, qui a porté son Dieu dans son sein, elle est vraiment ce lieu de Beth-el dont Jacob peut dire : " Ce n’est rien de moins qu’une maison de Dieu et la porte du ciel ". La deuxième leçon (Ez 43, 27-44, 4) se rapporte au temple futur qui est montré au prophète Ézéchiel ; une phrase de ce passage peut s’appliquer très justement à la virginité et à la maternité de Marie : " Ce porche sera fermé. On ne l’ouvrira pas, on n’y passera pas, car Yahvé le Dieu d’Israël y est passé. Aussi sera-t-il fermé ". La troisième leçon (Pr 9, 1-11) met en scène la Sagesse divine personnifiée : " La Sagesse a bâti sa maison, elle a dressé ses sept colonnes… Elle a dépêché ses servantes et proclamé sur les hauteurs de la cité… ". L’Église byzantine et l’Église latine ont toutes deux établi un rapprochement entre la divine Sagesse et Marie. Celle-ci est la maison bâtie par la Sagesse ; elle est, au suprême degré, l’une des vierges messagères que la Sagesse envoie aux hommes ; elle est, après le Christ lui-même, la plus haute manifestation de la Sagesse en ce monde.
L’Évangile lu aux matines du 8 septembre (Lc 1 : 39-49, 56) décrit la visite faite par Marie à Élisabeth. Deux phrases de cet évangile expriment bien l’attitude de l’Église envers Marie et indiquent pourquoi celle-ci a été en quelque sorte mise à part et au-dessus de tous les autres saints. Il y a d’abord cette phrase de Marie elle-même : " Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses ". Et il y a cette phrase dite par Élisabeth à Marie : " Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ". Quiconque nous reprocherait de reconnaître et d’honorer le fait que Marie soit " bénie entre les femmes " se mettrait en contradiction avec l’Écriture elle-même. Nous continuerons donc, comme " toutes les générations ", à appeler Marie " bienheureuse ". Nous ne la séparerons d’ailleurs jamais de son Fils, et nous ne lui dirons jamais " tu es bénie " sans ajouter ou du moins sans penser : " Le fruit de tes entrailles est béni ". Et s’il nous est donné de sentir parfois l’approche gracieuse de Marie, ce sera Marie portant Jésus dans son sein, Marie en tant que mère de Jésus, et nous lui dirons avec Élisabeth : " Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? "
À la liturgie du même jour, nous lisons, ajoutés l’un à l’autre (Lc 10, 38-42 – 11, 27-28), deux passages de l’évangile que l’Église répétera à toutes les fêtes de Marie et auxquels cette répétition même donne la valeur d’une déclaration particulièrement importante. Jésus loue Marie de Béthanie, assise à ses pieds et écoutant ses paroles, d’avoir choisi " la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée ", car " une seule chose est utile ". Ce n’est pas que le Seigneur ait blâmé Marthe, si préoccupée de le servir, mais " s’inquiète et s’agite pour beaucoup de choses ". L’Église applique à la vie contemplative, en tant que distincte de (nous ne disons pas : opposée à) la vie active, cette approbation donnée à Marie de Béthanie par Jésus. L’Église applique aussi cette approbation à Marie, mère du Seigneur, considérée comme le modèle de toute vie contemplative, car nous lisons dans d’autres endroits de l’évangile selon Luc : " Marie … conservait avec soin, tous ces souvenirs et les méditait en son cœur… Et sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son cœur " (Lc 2, 19, 51). N’oublions pas d’ailleurs que la Vierge Marie s’était auparavant consacrée, comme Marthe, et plus que Marthe, au service pratique de Jésus, puisqu’elle avait nourri et élevé le Sauveur. Dans la deuxième partie de l’évangile de ce jour, nous lisons qu’une femme " éleva la voix " et dit à Jésus : " Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les mamelles que tu as allaitées ". Jésus répondit : " Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ". Cette phrase ne doit pas être interprétée comme une répudiation de la louange de Marie par la femme ou comme une sous-estimation de la sainteté de Marie. Mais elle met exactement les choses au point ; elle montre en quoi consiste le mérite de Marie. Que Marie ait été la mère du Christ, c’est là un don gratuit, c’est un privilège qu’elle a accepté, mais à l’origine duquel sa volonté personnelle n’a pas eu de part. Au contraire, c’est par son propre effort qu’elle a entendu et gardé la parole de Dieu. En cela consiste la vraie grandeur de Marie. Oui, bienheureuse est Marie, mais non principalement parce qu’elle a porté et allaité Jésus ; elle est surtout bienheureuse parce qu’elle a été, à un degré unique, obéissante et fidèle. Marie est la mère du Seigneur ; elle est la protectrice des hommes : mais, d’abord et avant tout cela, elle est celle qui a écouté et gardé la Parole. Ici est le fondement " évangélique " de notre piété envers Marie. Un court verset, chanté après l’épître, exprime bien ces choses : " Alléluia ! Écoute, ô ma fille et vois, et incline ton oreille " (Ps 45, 10).
L’épître de ce jour (Ph 2, 4-11) ne mentionne pas Marie. Paul y parle de l’Incarnation : Jésus qui, " de condition divine… s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes… ". Mais il est évident que ce texte a les rapports les plus étroits avec Marie et a été aujourd’hui choisi à cause d’elle. Car c’est par Marie qu’est devenue possible cette descente du Christ en notre chair. Nous revenons donc en quelque sorte à l’exclamation de la femme : " Heureuses les entrailles qui t’ont porté… ". Et par suite l’évangile que nous avons lu est comme une réponse et un complément à l’épître : " Heureux… ceux qui écoutent la parole… ".
Un des tropaires de ce jour établit un lien entre la conception du Christ-lumière, si chère à la piété byzantine, et la bienheureuse Vierge Marie : " Ta naissance, ô vierge mère de Dieu, a annoncé la joie au monde entier, car de toi est sorti, rayonnant, le soleil de justice, Christ, notre Dieu ".
La fête de la nativité de Marie est en quelque sorte prolongée le lendemain (9 septembre) par la fête de Saint Joachim et Sainte Anne dont une tradition incertaine a fait les parents de la Vierge.

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Published by Monastère Orthodoxe de l'Annonciation - dans Enseignement spirituel

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