Comme le Seigneur guérissait toutes sortes de malades, Il Se vit constamment pressé par la foule de ceux qui attendaient avec ardeur d’être guéris. Vers le soir, la foule Le suivant toujours, on arriva au bord d’un lac. La foule continuait de le presser, tant et si bien que Jésus monta dans la barque de Pierre. Et c’est cette barque qui, selon saint Matthieu, était battue par les flots, et que saint Luc nous présente remplie de poissons.
Il est facile de reconnaître ici l’Eglise naissante engagée au milieu des périls, telle une barque dans les flots, cette Eglise qui connaîtra plus tard une abondante moisson. Les poissons figurent tous ces hommes engagés dans le tourbillon de la vie.
Le Christ, au début, dort aux yeux des disciples, ensuite, Il commande. Il dort en effet, dans la foi Il veille. Ecoutons d’ailleurs l’écrivain sacré nous dire comment Jésus dort : « Moi, Je dors, mais mon cœur veille »
Saint Matthieu a pensé justement qu’il ne devait pas omettre ce témoignage de la puissance du Christ commandant aux vents. Sa doctrine n’est pas humaine, prétendaient les Juifs, parce qu’Il commande aux esprits elle est le signe de la puissance divine. Le spectacle de la mer qui s’apaise, des éléments qui obéissent au commandement divin, des êtres inanimés qui se plient à une volonté supérieure, sont autant de marques extérieures de la puissance divine. Celui qui arrête la tempête peut tout aussi bien commander aux esprits impurs : il n’y a pas là de contradiction, mais deux preuves d’une même puissance qui domine, d’une part les éléments, et d’autre part les forces de l’esprit.