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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 14:38

 Saint Jean Damascène,
Deuxième Homélie sur la Dormition de la Vierge Marie  (extraits).

Aujourd’hui la sainte et l’unique Vierge est amenée au temple céleste, le temple qui se tient au-delà du cosmos, elle qui a brûlé d’une telle ardeur pour la virginité qu’elle fut transformée en elle comme en un feu très pur.

Toute vierge perd sa virginité en enfantant, mais celle-ci, vierge avant l’enfantement, demeure vierge en enfantant et après la naissance.

Je me la représente, plus sainte que les saints, sacrée entre toutes, vénérable entre toutes, cette douce demeure de la manne, ou plutôt et plus véritablement, sa source, étendue sur un lit de repos, dans la divine et renommée cité de David, dans cette Sion illustre et couronnée de gloire, où fut menée à son terme la loi selon la lettre, et proclamé le nom de l’esprit ; où le Christ législateur mit fin à la Pâque allégorique et où le Dieu de l’ancienne et de la nouvelle Alliance a transmis la Pâque véritable ; où l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde a initié ses disciples au repas mystique, et pour eux s’est immolé comme le veau gras et a foulé la grappe de la vraie vigne.

Là, le Christ ressuscité des morts se fait voir aux apôtres et amène Thomas, et par lui l’univers, à croire qu’Il est Dieu et Seigneur, ayant en Lui deux natures, même après sa résurrection, avec deux opérations qui leur correspondent et des décisions libres qui demeurent pour l’éternité. C’est là la métropole des églises, c’est là le séjour des disciples. Là, l’Esprit très saint est survenu avec grand bruit, multitude de langues et apparence de feu, et fut répandu sur les apôtres. Là, le héraut de la parole de Dieu, qui avait reçu chez lui la Mère de Dieu, subvenait à ses besoins. Cette demeure, qui est la mère des églises de la terre entière, devint la résidence de la Mère de Dieu après le retour de son Fils d’entre les morts. C’est donc là que la bienheureuse Vierge reposait sur son lit trois fois béni.

Ensuite le corps est porté au lieu très saint de Gethsémani. Ce sont encore baisers et embrassements, encore louanges et hymnes sacrés, invocations et larmes ; la sueur de l’angoisse et de la douleur s’épanche. Et ainsi le corps très saint est placé dans le glorieux et magnifique monument. De là, après trois jours, il est emporté dans les hauteurs vers les demeures célestes.

Il fallait que celle qui dans l’enfantement avait gardé intacte sa virginité, conservât son corps sans corruption, même après sa mort.

Il fallait que la Mère de Dieu entrât en possession des biens de son Fils et fût honorée comme Mère et servante de Dieu par toute la création. L’héritage passe toujours des parents aux enfants ; ici cependant, pour emprunter l’expression d’un sage, les sources du fleuve sacré remontent vers leur origine. Car le Fils a soumis à sa mère la création toute entière.

Vous voyez, chers pères et frères, tout ce que nous révèle ce tombeau plein de gloire. Et comme preuve qu’il en est bien ainsi, voici ce qui est écrit en propres termes dans l’Histoire euthymiaque, au troisième discours, chapitre 40.

On dit plus haut comment sainte Pulchérie éleva dans Constantinople de nombreuses églises au Christ. L’une d’elles est celle qui fut édifiée aux Blachernes au début du règne de Marcien, de divine mémoire. Ces souverains donc, ayant bâti en cet endroit un sanctuaire dédié à la glorieuse et toute sainte Théotokos, Marie toujours Vierge, et l’ayant orné de tout le décor possible, étaient à la recherche de son corps très saint, qui avait reçu Dieu. Ils firent appeler l’archevêque de Jérusalem, Juvénal, et les évêques de Palestine, qui se trouvaient alors dans la capitale à cause du concile qui s’était tenu à Chalcédoine, et ils leur dirent : « Nous apprenons qu’il y a, à Jérusalem, la première église de la toute sainte Théotokos et toujours Vierge Marie, magnifique entre toutes, à l’endroit appelé Gethsémani, où le corps de cette Vierge, qui fut le séjour de la vie, fut déposé dans un cercueil. Or  nous voulons faire venir ici cette relique pour la sauvegarde de cette capitale. »

Prenant la parole, Juvénal répondit :

« Dans la sainte écriture inspirée de Dieu, on ne raconte pas ce qui se passa à la mort de la sainte Théotokos Marie, mais nous tenons d’une tradition ancienne et très véridique qu’au moment de sa glorieuse dormition tous les saints Apôtres, qui parcouraient la terre pour le salut des nations, furent assemblés en un instant par la voie des airs à Jérusalem. Quand ils furent près d’elle, des anges leur apparurent dans une vision et un divin concert des puissances supérieures se fit entendre. Et ainsi, dans une gloire divine et céleste, la Vierge remit aux mains de Dieu sa sainte âme d’une manière ineffable. Quant à son corps, réceptacle de la divinité, il fut transporté et enseveli, au milieu des chants des anges et des apôtres et déposé dans un cercueil à Gethsémani où pendant trois jours persévéra sans relâche le chant des chœurs angéliques. Après le troisième jour, ces chants ayant cessé, les apôtres présents ouvrirent le cercueil à la demande de Thomas qui seul avait été loin d’eux et qui, venu le troisième jour, voulu vénérer le corps qui avait porté Dieu. Mais son corps digne de toute louange, ils ne purent aucunement le trouver ; ils ne trouvèrent que ses vêtements funèbres déposés là, d’où s’échappait un parfum ineffable qui les pénétrait, et ils refermèrent le cercueil. Saisis d’étonnement devant le prodige mystérieux, voici seulement ce qu’ils pouvaient conclure : Celui qui dans sa propre personne daigna s’incarner d’elle et se faire homme, Dieu le Verbe, le Seigneur de la gloire, et qui garda intacte la virginité de sa Mère après son enfantement, celui-là avait voulu encore, après son départ d’ici-bas, honorer son corps virginal et immaculé du privilège de l’incorruptibilité et d’une translation avant la résurrection commune et universelle. »

Et que dirons-nous, à notre tour au tombeau ? Ta grâce est inépuisable et permanente, mais la puissance divine n’est pas limitée par les lieux, ni les bienfaits de la Mère de Dieu. S’ils se bornaient au sépulcre, les dons divins n’atteindraient que peu d’hommes. Mais c’est en toutes les régions du monde qu’ils sont libéralement distribués. Ainsi donc, faisons de notre mémoire le trésor de la Théotokos.

Comment y parvenir ? Elle est vierge et amie de la virginité ; elle est chaste et amie de la chasteté. Elle déteste l’enflure de l’orgueil ; elle n’admet pas l’inhumanité ni les querelles. Elle repousse la vaine gloire qui se fatigue pour le néant. Elle s’oppose en adversaire au faste de la superbe. Elle déteste le souvenir des injures, cet ennemi du salut. Tous les vices, elle les tient pour poisons mortels et prend sa joie dans leurs contraires. Car les contraires se guérissent par les contraires. Le jeûne, la maîtrise de soi, les chants des psaumes lui sont agréables. Avec la pureté, la virginité, la sagesse, elle se plaît, entretient avec elles une paix éternelle, les embrasse avec amour. Elle accueille la paix et l’esprit de douceur, elle reçoit dans ses bras comme ses enfants, la charité, la pitié, l’humilité. Et pour tout dire en un mot, attristée et irritée par tout vice, elle se réjouit de toute vertu comme de sa grâce propre.

Si donc nous évitons avec courage nos vices passés, si nous aimons de toute notre ardeur les vertus et que nous les prenions pour compagnes, elle multipliera ses visites auprès de ses propres serviteurs, avec, à sa suite, l’ensemble de tous les biens ; et elle prendra avec elle le Christ son Fils, Roi et Seigneur universel, qui habitera en nos cœurs.

A Lui gloire, honneur, force, majesté et magnificence, avec le Père sans principe et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

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Published by Eglise Orthodoxe : Cathedrale Saint Irenee - dans Homélies

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