ROMANISME ET PROTESTANTISME
En se séparant du vrai tronc catholique, au XIe siècle l’Eglise romaine amasse dans sa pensée et dans son comportement toutes les logiques qui, un jour, prendront corps dans le protestantisme. Elle remet en question ce qui fut cru par tous, toujours et en tous lieux ; elle inaugure un changement radical de l'organisation et de la vie de l'Eglise ; elle soumet l'approche des divins mystères à l'analyse de la raison humaine. Mais elle conserve, tout en l'altérant, le principe d'une Tradition ; le protestantisme, qui situe l'homme individuel devant les seules Ecritures, rejette cette Tradition. Or la Bible ne peut être reçue que sous la mouvance du Saint Esprit, c'est à dire dans la Tradition vivante.
L'Eglise romaine conserve la succession apostolique : les évêques, la prêtrise ; et aussi la divine liturgie eucharistique, les sacrements dont les ministres sont évêques et prêtres. Rompant avec la Tradition, le protestantisme rompt avec la succession apostolique : ses pasteurs ne sont plus que des enseignants, certes d'une étonnante probité et charité, qui guident leur peuple dans sa pieuse lecture de la Bible ; mais ils ne portent plus la succession des apôtres et ne sont ni des évêques ni des prêtres.
L'Eglise romaine conserva longtemps dans sa foi la présence réelle du Corps et du Sang du Sauveur dans l'eucharistie, la virginité de la Mère de Dieu, la sainteté des saints. Mais au XXème siècle, à partir de Vatican II, faute de cette substance de foi inaltérée qui ne subsiste que dans la Tradition orthodoxe, seule pleinement catholique, elle se protestantisa : liturgie donnant à la parole, à "l'explication", le pas sur les divins mystères ; moralisme idéologique ; déperdition du culte de la Mère de Dieu, des bienheureux et des anges ; bref, de nos jours, une "nouvelle religion".