Leurs lieux de culte ne sont pas des monuments très anciens mais illustrent un vrai patrimoine d'art sacré. Un style architectural souvent symbolisé par les toits à bulbes et des collections d'icônes précieuses en sont notamment les témoins.
Repères pratiques
A savoir
- Une icône est un petit tableau de bois peint et doré, typique de l'art sacré orthodoxe.
- Une iconostase est une cloison de bois séparant la nef et l'autel où l'on accroche une "collection" d'icônes.
- La dénomination Eglise de la Dormition-de-la-Vierge est souvent attribuée aux lieux de culte. Le terme "Dormition" est la version orthodoxe de l'Assomption : la montée au ciel-paradis de la Vierge Marie.
- La planète compte environ 300 millions d'adeptes de l'orthodoxie, dont 750 000 en France.
- La liturgie et le calendrier des fêtes religieuses orthodoxes sont différents de l'église catholique "latine".
- La date de Pâques - fête la plus importante - , d'où la tradition très symbolique de l'oeuf décoré, est ainsi calculée selon des références au cycle lunaire. Elle est traduite ensuite dans le calendrier dit Julien (règle établie par Jules César en 46 avant JC !), alors que les catholiques "romains" se fondent sur le calendrier Grégorien ... fixé en l'an 1582 par le pape Grégoire XIII.
La France orthodoxe : un site internet qui recense les lieux de culte
Une carte de France interactive permet de situer les lieux de culte, et qui explique toute la diversité culturelle mais aussi une certaine unité de la doctrine religieuse. Cette proximité entre les différentes églises est affirmée par l'assemblée des évêques (ou métropolites) orthodoxes de France
La diversité orthodoxe : un site de l'église orthodoxe de France
Les églises orthodoxes sont donc fédérées, bien que les rites cultuels diffèrent selon les origines géographiques et culturelles des communautés. Diverses hiérarchies sont reconnues par les uns ou les autres : Patriarcat de Moscou, Patriarcat de Constantinople, etc.
Des lieux de culte
Cathédrale orthodoxe russe Saint Alexandre Nevski
Située rue Daru (8ème arrondissement) et classée monument historique, cette cathédrale rend hommage à un grand prince du XIII ème siècle. Alexandre Nevski a su défendre les frontières de la Russie contre les Chevaliers Teutoniques ou les Tatares mais aussi pacifier son vaste pays. Très pieux, cet homme d'état se fît moine sur la fin de sa vie ! L'édifice fut consacrée en 1861, sous le régne de Napoléon III. Elle accueille aujourd'hui le siège de l'Archevêché des Églises orthodoxes russes en Europe occidentale, au sein de la juridiction du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Son plan est en forme de croix grecque et ses absides sont coiffées de tourelles à bulbe. Les cinq bulbes symbolisent le Christ accompagné des quatre Évangélistes, tandis que la flèche centrale mesure 48 mètres de hauteur.
Cathédrale ukrainienne gréco-orthodoxe Saint-Vladimir-le-Grand
Implantée au carrefour des boulevards Saint-Germain et des Saints-Pères (quartier Latin, 6 ème arrondissement), cette cathédrale occupe la place d'une ancienne chapelle de l'hôpital de la Charité, depuis 1943. Vladimir 1er, dit Vladimir le Grand ou "soleil rouge", régna sur la Russie avec le titre de grand prince, de l'an 980 à 1015. Grand guerrier et païen, il se convertit pourtant au christianisme de rite byzantin et se fait baptiser en 988. Et tout un peuple slave passe ainsi dans le camp de l'église orthodoxe.
L'église orthodoxe russe de Saint-Séraphin de Sarov
Entourée de végétation, une petite bâtisse en bois surmontée d'un bulbe tout bleu est nichée dans le 15 ème arrondissement. Cette église "champêtre" existe depuis 1932 et anime la paroisse russe orthodoxe de Saint-Séraphin et de la Protection-de-la-Mère-de-Dieu. Des visites sont organisées régulièrement.
La Cathédrale grecque orthodoxe Sainte-Stéphane
Siège de la Métropole Grecque Orthodoxe de France, cette cathédrale fut bâtie en 1895 et a connu quelques événements, tels le mariage d'Edith Piaf ou les obsèques de la cantatrice Maria Callas.
Marseille
Eglise de la Dormition-de-la Mère-de-Dieu
La cité phocéenne, grande ville portuaire, est ouverte depuis 2600 ans sur le commerce méditerranéen, et a en effet toujours vécu un certain cosmopolitisme. Cette paroisse grecque orthodoxe existe donc depuis 1820 -1835, animée à l'origine par une communauté de négociants et armateurs assez fortunés. L'église rassemble aujourd'hui près de quarante icônes du XVIII ème et XX ème siècles.
Eglise grecque melkite Saint-Nicholas-de-Myre
Cette église construite en 1821 est originale pour sa double vocation, célébrant à la fois les rites romain et byzantin.
Nice
Cathédrale Saint-Nicolas-le-Thaumaturge
Cette paroisse existe depuis 1860, sous l'impulsion d'une communauté russe établie sur le Riviera, dans le sillage de toute une aristocratie européenne qui avait choisi "l'hivernage" doré sur les rivages de la Baie des Anges. Certains venaient profiter du climat pour raisons de santé. La communauté russe leva des fonds, sous l'égide de l'impératrice Alexandra Féodorovna, veuve de Nicolas 1er.
Devenue cathédrale en 1912, l'église Saint-Nicolas (située boulevard Tzaréwitch) abrite une crypte et un musée. Elle présente aussi une belle ampleur architecturale et caractéristiques, avec ses grands bulbes verts.
Eglise Saint-Nicolas et-Sainte-Alexandra
Située rue de Longchamp, cette église russe orthodoxe fut la première du genre construite en France, en 1859. Elle est affiliée aujourd'hui à l'exarchat des paroisses orthodoxes russes d'Europe de l'Ouest, dépendant du Patriarcat de Constantinople./wiki/Fichier:Logomonumclass%C3%A9.gifL'église et le jardin attenant sont classés oncile de Nicée (en l'an 325) qui confirme le statut des églises orthodoxes orientales.
L'église arménienne
Une vague d'émigration consécutive au génocide de 1915 commis par l'empire Ottoman induit l'installation d'arméniens, notamment à Marseille.
L'église russe
Une petite communauté de noblesse russe et admirant la culture française s'était déjà installée à Paris au XIX ème siècle (après l'empire napoléonien), dont par exemple les écrivains Ivan Tourguéniev ou la Comtesse Rostopchine... qui devint par mariage la Comtesse de Ségur et écrivain-conteur à succès !
Mais c'est surtout à partir de 1920, consécutivement à la révolution bolchevique, que les russes dits "blancs" (tsaristes) arrivent en France par milliers.
Ils s'exilent par exemple en Corse, momentanément, puis se dispersent sur le territoire métropolitain. On a connu aussi une présence massive au coeur de la Savoie, jusqu'en 1931 : 2.000 ouvriers russes travaillaient ainsi dans les aciéries d'Ugine. Il reste en mémoire une simple cabane en bois au bord de la route des gorges de l'Arly, qui servait humblement d'église orthodoxe.
Surtout, toute une communauté s'est implantée en quelque sorte "par coutume" sur la Côte d'Azur, à Nice et alentours. Exemple avec Marc Chagall, d'origine juive et biélorusse, artiste-peintre d'exception, qui s'installa à Vence en 1948.
Aujourd'hui, une soixantaine de villes françaises sont jumelées avec leurs homologues russes.
Et encore...
On trouve bien d'autres églises ou lieux orthodoxes en France, dont :
- Couvent de la présentation de la Vierge, à Bussy en Othe (dans l'Yonne)
- L'Eglise Saint-Nicolas , rue Sainte-Geneviève, à Lyon
- L'Eglise de la Résurrection, rue Centrale, à Toulon
- L'Eglise de-la-Protection-de-la-Vierge et-de-Saint-Alexandre-Nevski, à Biarritz
- L'Eglise Notre-Dame de l'Assomption, à Sainte-Geneviève-des-Bois
Autres repères...
Lieux de culte de l'église grecque, par l'ambassade Héllénique
Métropole Orthodoxe Roumaine d'Europe Occidentale et Méridionale