Alain Escada est le secrétaire général de l’Institut Civitas qui mène ce combat contre le Piss Christ depuis l’ouverture de l’exposition. C’est lui qui a d’ailleurs appelé à la manifestation du samedi 16 avril à Avignon, au cours de laquelle environ 1000 personnes se sont rassemblée devant la Collection Lambert pour prier et dire leur colère.
Condamnez-vous cet acte ?
« Je n’ai ni à cautionner, ni à condamner ce qui s’est passé ce matin à Avignon. Cela reflète une exaspération compréhensible. Voilà où mène l’inertie des autorités et le refus de dialoguer de la Collection Lambert. Personne n’a tenu compte de cette mobilisation sans précédent, de 75000 signatures d’une pétition réclamant le retrait de cette photo, des plus de 1500 personnes qui ont manifesté samedi. Depuis le début, cela rend compréhensible ce type d’agissement. »
Ne croyez-vous pas que votre appel ait pu inciter les auteurs à agir ainsi ?
« Non, les membres de ce commando n’étaient sûrement pas dans la manifestation. Mais je ne connais pas le contexte de ce qui s’est passé ce matin. Ce qui m’étonne, c’est que la Collection ait ouvert ses portes au lendemain de cette manifestation, je m’étonne que les personnes qui sont intervenues aient pu entrer et agir si facilement, alors qu’on nous avait annoncé un renforcement des mesures de sécurité du musée…»
Vous évoquez une manipulation ?
« Je pense surtout que C’est une victimisation qui tombe bien à point pour la Collection Lambert. »
Pourquoi ?
« Pour redorer son blason alors que le musée était stigmatisé depuis le début de cette contestation. Je suis persuadé que, jamais, on n’aurait exposé dans une salle bénéficiant de subvention de la mairie un symbole musulman ou juif baignant de l’urine… cela reflète une christianophobie actuelle qui, en France, va grandissante. »
