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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 14:24

Trois lectures  (1961) 

Mgr Jean

L'Église propose trois lectures pour la Quinquagésime - c'est-à-dire 50 jours avant Pâques. Elles semblent assez différentes les unes des autres, sans rapport entre elles, et elles nous bouleversent. 

La première se lit aux vêpres, c'est le sacrifice d'Abraham (Gn 22, 1-19). Chaque fois que l'on entend le récit d'Abraham gravissant la colline du sacrifice avec son fils Isaac, sans agneau à immoler, et que le fils demande à son père : où est la bête d'immolation ?... je vois le feu et le  couteau ! Et lorsque le fils d'Abraham, son enfant né de lui, traîne sur ses épaules le bois de l'holocauste, on est saisi par l'identité de ce chemin avec le chemin de Croix... Et quand le Père répond : Dieu pourvoira !... que penser ? 

Vous vous souvenez certainement qu'à la minute où Abraham prend le couteau pour égorger son fils unique, à ce moment, Dieu écarte la main du père prêt à sacrifier son  fils. Tel est le reflet, la prophétie exacte du sacrifice du Fils unique. 

La deuxième lecture est celle de l'hymne à la charité que nous offre aujourd'hui l'apôtre Paul (1 Co 13, 1-13). 

La troisième, enfin, est l'évangile (Lc 18, 31-43). 

Qu'y a-t-il de commun entre les deux premiers récits ? Quelque chose d'essentiel. 

Vous direz, peut-être, familièrement qu'Abraham «s'en est bien tiré» puisque Dieu a épargné le sacrifice de  son fils. Non ! Il a sacrifié Isaac à son Dieu, non avec le couteau, mais par obéissance, par sa foi, parce qu'il a aimé Dieu plus que son fils, il a cru en Dieu plus qu'en lui-même ; l'acte intérieur était complet. 

Et l'apôtre Paul, parlant de la charité, nous cite l'exemple de la  parole évangélique, de la foi, de la connaissance, puis il ajoute : «Quand bien même je livrerais mon  corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne sert de  rien» (I Co 13). Comment ! Il dit ensuite que la vraie charité, le vrai sacrifice sont à l'intérieur. Ces deux lectures nous approchent ainsi de l'étrange péricope de l'évangile. 

Le Christ annonce à ses apôtres : «Voici, nous monterons à Jérusalem et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l'homme s'accomplira : on se moquera de Lui, on L'outragera, on crachera sur Lui et après l'avoir battu de verges, on le fera mourir, et le troisième jour Il ressuscitera» (Lc 18, 31-33). 

Est-ce possible ? Ces apôtres, nourris par toutes les prophéties, qui écoutaient chaque jour le Christ, quelle initiation plus grande pouvaient-ils recevoir ?  

Et que dit le Christ ? Mort, souffrance et résurrection. Ne l'avait-Il pas déjà prêché, sous forme de paraboles, de commandements ? Le prophète Isaïe n'avait-il pas parlé de «l'Homme de douleur» ? (Is 53, 3). Les apôtres avaient donc la connaissance. Pourquoi ne pouvaient-ils comprendre ? Pour un fait tout simple, énoncé par le Christ : «Le Fils de l'homme - c’est-à-dire Moi - Je serai maltraité, Je mourrai et Je ressusciterai». 

Si l'on vous disait que demain vous feriez telle ou telle chose, pourriez-vous ne pas comprendre ? Les apôtres ne croyaient-ils pas à la résurrection ? Ils y croyaient. Alors pour quelle raison l'évangile dit-il que leurs oreilles n'ont pas entendu, que leurs yeux intérieurs n'ont pas vu, qu'ils n'ont pas saisi le sens de Ses paroles ? Pourquoi ses paroles ont-elles passé outre ? Pourquoi ? Parce que, entendant réellement la Parole du Verbe, intérieurement, je dis intérieurement, ils n'acceptaient pas Son sacrifice. 

Abraham, lui, a accepté ; en définitive, son geste a appelé le Christ. Celui qui peut donner aux autres toute sa vie extérieure, si, intérieurement, il n'a pas accepté le sacrifice, son oreille demeure sourde. 

Une dernière remarque : considérez que les temps approchent... afin que vous retourniez en vous ; l'intention intérieure est supérieure à l'acte, car si vous faites ainsi, les résultats extérieurs viendront comme des fruits mûrs. 

Les temps approchent, mes amis. Il est temps, en cette période de Carême, de boucher ses oreilles aux choses passagères. Et, en entendant les divines paroles, il ne s'agit pas de les entendre seulement, il faut les écouter pleinement, les assimiler et les réaliser. Placez-vous devant Dieu comme un récipient qui reçoit, non comme une boule sur laquelle glisse l'enseignement du Verbe. Vous dites : je ne veux pas faire de mal à qui que ce soit, mais s'il subsiste en votre cœur un sentiment mauvais, le mal  est, et un jour il se manifestera. Vous dites : je n'ai rien fait de mal, mais si vous avez quelque chose contre votre frère, cela se manifestera sans aucun doute. 

Venez vous confesser pendant le Carême. Commencez dans la sincérité de votre cœur, parlez en vérité devant Dieu, pour recevoir l'absolution. Et vous ressusciterez dans la joie, avec le Christ !

Amen.

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