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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 06:30


Vie de Saint Honorat.

 

Honorat appartenait à l'aristocratie gallo-romaine. Il éprouva très tôt une attirance pour la vie monastique, ce qui entraîna l'hostilité de sa famille, en particulier de son père. D'après saint Hilaire d'Arles, ce dernier chercha donc par tous les moyens à le détourner du baptême et tenta de le distraire par toutes sortes de divertissements. Mais ce fut en vain : Honorat, qui n’avait que douze ans, patienta jusqu'à l'adolescence et entama alors un catéchuménat qui dura trois années. Son frère aîné, Venantius, se convertit à son tour et tous deux se mirent à pratiquer l'ascèse dans leur patrie. Ils cherchaient en tous points à mettre en pratique les préceptes de l'Evangile. Et ils y réussirent si bien que leur renommée se répandit et déborda la ville et la contrée, au point que, effrayés par leur propre gloire, ils décidèrent de fuir en vendant tous leurs biens afin d'en distribuer aux pauvres les bénéfices.

 

Les deux frères, escortés par leur ami Caprais, quittèrent leur patrie pour échapper à cette renommée encombrante. Ils s'embarquèrent à Marseille pour rejoindre la Grèce ou Venantius mourut. Honorat, malade, revint en Occident afin de poursuivre son ascèse sous des cieux plus cléments.

 

Honorat et Caprais demeurèrent à Fréjus, où Honorat devint à nouveau si célèbre que les foules accouraient de loin pour entendre sa parole. Mais cette célébrité lui devint pesante et même intolérable.

 

C'est à la grotte du Cap-Roux, qu'avec Caprais, il tenta de mettre en pratique les enseignements des Pères du désert. Honorat descendait parfois de la montagne pour exercer son apostolat auprès des pêcheurs du petit port d’Agay. Mais bientôt la grotte reçut la visite des quémandeurs. Il fallut donc partir à nouveau.

 

Honorat demanda à un pêcheur d’Agay de les conduire sur l’île de Lérins, île petite, inhabitable, sans eau, remplie de serpents. La légende raconte que, lorsque Honorat y posa le pied, celle-ci trembla. Les serpents grouillaient partout. Honorat étendit les mains et invoqua le Christ. Aussitôt tous les serpents expirèrent en dégageant une odeur pestilentielle. Honorat se remit alors à prier. Le vent se leva et un raz de marée balaya l’île. Honorat et Caprais s’étaient réfugiés en haut d’un palmier. Quand la mer se retira, l’île était purifiée.

 

Honorat et Caprais bâtirent deux abris sommaires et ils reprirent leur vie érémitique. Mais, comme il fallait s’y attendre, leur installation à Lérins provoqua un grand mouvement de curiosité sur tout le littoral. Et au grand désappointement des deux solitaires, se produisit le contraire de ce qu’ils avaient espéré : de plus en plus nombreuse la foule réapparut devant leur ermitage.

 

Certains, parmi cette foule, touchés par l’exemple des deux moines, se construisaient un abri sur le rocher, quémandant chaque jour un conseil pour se livrer à leur tour aux mortifications corporelles et à la purification de l’esprit. Peu à peu se constitua sur l’île, ce type intermédiaire entre l’érémitisme et le monastère organisé : la laure, où chacun vivait seul dans son abri pour se retrouver le dimanche à la célébration de la synaxe eucharistique.

 

L’évêque Léonce de Fréjus avait ordonné prêtre Honorat qui s’en était défendu en vain. Après avoir longuement prié, Honorat demanda conseil à l’évêque Léonce, et il se décida, à l’heure même où saint Jean Cassien songeait à fonder à Marseille le grand monastère de Saint-Victor, à faire à son tour acte solennel de cénobitisme en groupant autour d’une règle monastique commune inspirée des Pères, les hommes épris de Dieu et prêts à tout quitter pour son seul amour.

 

Honorat était appelé maître et père par les frères qui lui devaient obéissance. Cependant, il dirigeait son monastère avec une autorité bienveillante. Pour changer ce qui avait besoin d’être corrigé, le plus souvent il changeait sa façon même de corriger, si bien qu’il suscitait autant d’amour que de crainte. Les frères l’aimaient tant qu’ils essayaient de ne point commettre de fautes. Et la crainte qu’il provoquait faisait naître l’amour de la discipline.

 

L’élection d’Honorat à l’évêché métropolitain d’Arles eut lieu par surprise à son insu. Ce ne fut qu’après de longs mois de tractations et de supplications qu’il accepta ce siège épiscopal dont il ne voulait pas. Il renonça à finir sa vie dans la paix de son île, car il s’aperçut que la volonté de Dieu était de le voir rétablir la concorde et l’amour fraternel en Arles.

 

A la demande du clergé, il désigna son successeur : le futur saint Hilaire. Le 6 janvier 430, bien que malade, il voulut prêcher dans sa cathédrale. A son retour, il dut s’aliter.

Honorat reposait maintenant, calme et détendu. Il se laissa envahir par une sorte de sommeil. Croyant qu’il allait mourir, ses amis le secouèrent. Il ouvrit un œil et leur dit malicieusement : «Je m’étonne que, me voyant si bas et sachant combien j’ai été longtemps privé de sommeil, vous ne puissiez seulement me laisser dormir !», puis il se tut et entra dans le sommeil de la mort. Cette mort, très douce, sans combat, fut accompagnée de phénomènes étranges. A l’instant même où son esprit quittait son corps, au milieu de la nuit, de nombreux Arlésiens réveillés furent frappés par la vision du saint que recevait une cohorte céleste. Tous se levèrent puis coururent jusqu’à l’évêché. «On aurait dit, nota saint Hilaire d’Arles, son premier biographe, que tout le monde avait été réveillé par un avertissement des anges».

 

LECTURES

 

Romains 8, 28-30

Luc 12, 4-8

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Published by Monastère Orthodoxe de l'Annonciation - dans Vie des saints

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