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Le dégel entre Rome et Moscou est manifeste, au point que la rencontre entre le patriarche de toutes les Russies et Benoît XVI serait pour bientôt. Sur ce sujet, voici un extrait d’un échange organisé par Famille Chrétienne entre deux acteurs de l’œcuménisme : le Père Hyacinthe Destivelle, dominicain, 39 ans, est directeur du Centre d’études et de la revue Istina, et membre du Comité mixte de dialogue théologique catholique-orthodoxe en France. Le Père Alexandre Siniakov, 29 ans, est recteur du séminaire orthodoxe d’Épinay et responsable des relations avec les Églises et la société pour le patriarcat de Moscou en France.
Peut-on bâtir un avenir commun en magnifiant une tradition liturgique qui appartient à un lointain passé ?
Père Hyacinthe Destivelle : « Ce que les orthodoxes ont vu de Vatican II, c’est d’abord certaines dérives de ses applications. Mais le canon numéro II de saint Hyppolite, réintroduit par le concile, est bien plus ancien que la prière eucharistique de saint Jean Chrysostome (liturgie orthodoxe) ! Ce serait dommage que les orthodoxes voient la démarche de Benoît XVI comme un retour à la période préconciliaire et qu’ils ne perçoivent pas l’immense apport de Vatican II. »
Père Alexandre Siniakov : « L’attention de Benoît XVI pour la liturgie a été positivement perçue. Les orthodoxes y voient un gage pour restaurer l’unité sur la base de l’héritage commun – liturgique et patristique – du premier millénaire. Non pas quelque chose d’immobile qu’on se transmettrait aveuglément d’une génération à l’autre, mais une méthode. Un esprit, plus que des formes. »
Retrouvez l'intégralité de cet échange dans le n° 1675 de Famille Chrétienne, disponible dès mercredi en édition numérique.
Maylis Guillier et Samuel Pruvot
À lire : Église orthodoxe russe : les fondements de la doctrine sociale (Éditions du Cerf, 2007) traduit par H. Destivelle et A. Siniakov.