La Rédemption
THÉSE ROMAINE
TRADITION ORTHODOXE
Certains péchés seraient "mortels", privant le coupable de la grâce sanctifiante jusqu'à la prochaine absolution ou jusqu' à l'enfer éternel si la mort s'ensuit sans confession ni contrition; tandis que d'autres ne seraient que "véniels" et devraient être purgés en "purgatoire".
La Rédemption par le Christ consisterait en un rachat juridique aboutissant à une création nouvelle : la vie "surnaturelle" nous aurait été accordée gratuitement par Dieu à cause des "mérites" de Jésus Christ qui aurait racheté les hommes par ses souffrances et sa mort, et aurait "mérité" le pardon de leurs péchés et les grâces nécessaires pour qu'ils puissent se sauver. Rome ajoute que la mort du Christ sur la Croix n'était pas nécessaire pour nous sauver; mais le Seigneur aurait voulu souffrir et mourir pour offrir au Père "un sacrifice parfait".
Il nous est impossible de savoir si une faute est en elle-même "mortelle" ou "vénielle", tout péché étant une descente vers mort et néant. Péché = production de la mort. Il est plus important de connaître son péché que de ressusciter de morts. Le repentir, c'est voir l'écran que le péché a tissé entre l'homme et son Dieu. Or Dieu veut le salut de tous et il ne dépend que de l'homme de répondre à l'appel divin.
Jamais l'Eglise n'admit l'existence, étrangère à sa tradition, d'un "purgatoire" quelconque. Le problème du péché n'est nullement un problème de peines à subir, éternellement ou temporairement, plus ou moins longtemps. Car la justice de Dieu n'est pas la colère divine : elle consiste en ce que Dieu accorde à chacun ce qu'il a désiré. Tout dépend de la direction que l'homme imprime à sa vie : il choisira la vie en choisissant Dieu, la mort en choisissant la séparation d'avec Dieu, c'est à dire le péché.
La Rédemption consiste en notre libération de la mort par le Christ qui, par sa mort, est vainqueur de la mort.
Elle est une restauration de la nature humaine - en ce sens, il s'agit bien d'une "nouvelle création" - un retour de l'homme vers Dieu par la sainte Croix, et la Résurrection du Sauveur.
Mais le salut n'était absolument pas concevable sans la destruction de la mort et de la damnation, le Christ allant nous arracher du néant en allant Lui-même jusqu'à la mort, et sans la transformation de la nature humaine dans la Résurrection glorieuse, car nous sommes tous ressuscités en Christ.
C'est pour que la nature humaine devienne dieu (déification) en toute liberté et par la grâce, que Dieu s'est fait Homme et est allé jusqu'à notre expérience de la mort, nous ressuscitant dans sa Résurrection.