Il sait que toute l'Écriture sainte est l'instrument de Dieu, parfait, harmonieux, mélangeant les différentes notes pour ceux qui aspirent à apprendre, en un cantique salvateur, et lorsque l'harmonie du bon sens est nécessaire il pince la corde apostolique, accordée pour correspondre avec ce qui précède, et similairement, les cordes apostoliques en harmonie avec les évangéliques.
Mais s'il survient un lecteur qui a été instruit à comprendre la musique de Dieu, quelqu'un qui est sage en parole et en acte, alors il produira une note de la musique divine. Car il aura appris de la musique de Dieu à garder le rythme, jouant ici sur les cordes de la Loi, là sur celles de l'Évangile, puis ici sur celles des prophètes, le tout en harmonie. C'est pourquoi ceux qui n'ont pas l'oreille pour détecter l'harmonie de Dieu dans les Écritures sacrées présument que l'Ancien Testament n'est pas en harmonie avec le Nouveau, ni les prophètes avec la Loi, ou les Évangiles l'un avec l'autre, ou un Apôtre avec l'Évangile, ou avec lui-même, ou avec les autres Apôtres. Car ainsi aussi les différentes cordes d'un psalterion ou d'une lyre, donnent chacune une note propre d'évidence différente de celle des autres cordes, c'est considéré par celui qui n'a pas l'oreille musicale et ne comprend pas la théorie de l'harmonie comme étant discordant à cause de la différence des notes:
"Ou bien méprises-tu ses richesses de bonté, de patience, de longanimité, sans reconnaître que cette bonté de Dieu te pousse au repentir? Par ton endurcissement et l’impénitence de ton coeur, tu amasses contre toi un trésor de colère, au Jour de la colère où se révélera le juste jugement de Dieu" (Rom. 2,4-5)
Ces paroles séparent la colère et Dieu. Car en fait, la colère est quelque chose d'étranger à Dieu. Elle n'est pas liée à Lui comme quelque chose venant de Lui.
Origène, homélies sur Ezéchiel