Bx Augustin
Aujourd'hui, les latins sont obligés, s'ils souhaitent réviser les fondements de leur théologie, non seulement de prendre au sérieux la théologie des Pères, laquelle constitue la base des décisions du 1er et 2nd concile œcuménique, mais aussi de réviser la terminologie trinitaire, laquelle est basée sur la doctrine d'Augustin. Augustin dit que l'homme est l'image de Dieu, et par l'intermédiaire de l'homme, celui-ci tout seul, est capable d'examiner le mystère ou l'essence de la Sainte Trinité. Son programme entier est basé sur la méthode, résumée dans le dicton « je crois pour comprendre ».
Il accepte le dogme de la Sainte Trinité par la foi, et puis, il essaye de comprendre ce dogme et le mystère de la Sainte Trinité sur la base de la logique. Il croit que les traces (vestigia) du dogme mentionné existe en anthropologie. Ainsi il consacre la plus grande part de son travail sur la Trinité (De Trinitatae) à l'étude de la doctrine de la Trinité du point de vu de la psychologie humaine, insistant sur le fait que Dieu est esprit, connaissance de lui-même, et amour de lui-même, etc. Le Père est esprit, le Fils est compréhension de lui-même et le Saint-Esprit, amour de lui-même. Dieu est les trois. L'amour de lui-même, de quelque manière que se soit, repose sur la connaissance de soi, parce que l'amour présuppose de connaître. D'où, le Saint-Esprit comme amour repose non seulement sur l'aimant, mais aussi sur le connaissant, c'est-à-dire sur la connaissance. Dieu se connait lui-même, et parce qu'il se connaît lui-même, il s'aime lui-même. En cela, l'amour de Dieu de lui-même repose sur Dieu comme l'aimant et comme la connaissance de Dieu lui même. En d'autre termes, le Saint-Esprit a son existence comme amour enraciné en première instance dans le Père et en deuxième instance dans le Fils.
Si, donc, on accepte cette doctrine, qui interprète les propriétés hypostatiques de Dieu en termes de connaissance de soi et d'amour de soi, on devrait alors accepter comme une conséquence rationnelle la doctrine du filioque. En opposition à celui-ci, donc à l'identification de la connaissance et de l'amour avec les propriétés hypostatiques du Fils et de l'Esprit, les Pères insistent sur la connaissance et l'amour comme énergies communes des trois hypostases.
A suivre....
tentative de traduction par un moine de Nimes
