Frères, grande est la peur à l’heure de la mort. A l’heure de la séparation, se tiennent près de l’âme toutes ses œuvres, celles qu’elle a faites de jour et de nuit, les bonnes et les mauvaises. Et les anges remplis de zèle se hâteront de la faire sortir du corps. L’âme du pécheur, contemplant ses actions, sera effrayée de partir. Contrainte par les anges et se lamentant à cause de ce qu’elle a fait, elle dira à ses œuvres avec crainte : “Quittez-moi une heure durant pour que je puisse sortir !” Mais toutes ses actions lui répondront d’une seule voix : “C’est toi qui nous as faites, c’est pourquoi nous allons avec toi devant Dieu.” Et c’est ainsi, dans les lamentations et les souffrances, que l’âme se sépare du corps pour s’en aller comparaître devant le tribunal éternel.
En ne voulant pas endurer un petit désagrément à cause du Seigneur, nous tombons malgré nous dans de nombreuses et funestes tribulations. Et en ne voulant pas abandonner notre volonté propre à cause du Seigneur, nous infligeons à notre âme un dommage et la cause de sa ruine. Par le fait de ne pas être ou de ne pas devenir fermement établis dans la soumission et le mépris de soi-même à cause du Seigneur, nous nous privons de l’intercession des justes. En n’obéissant pas au conseil de ceux qui nous régissent au nom du Seigneur, nous nous ridiculisons nous-mêmes aux yeux des méchants démons. Et pour n’avoir pas accepté l’éducation par la verge, nous serons le lot de la fournaise de feu inextinguible. Là, il n’y aura pas de consolation.
L'œuvre ascétique de saint Ephrem le Syrien - 7
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