Dépêche du Service orthodoxe de presse rend compte de la récente demande de l'Eglise de Grèce au gouvernement grec de ne pas faire figurer le chiffre 666, nombre de la Bête dans l'Apocalypse (13, 16-18) sur les "cartes de citoyenneté" en préparation.
19 NOV 2010 - GRÈCE : L'EGLISE EXIGE QUE LE CHIFFRE 666 NE FIGURE PAS SUR LES NOUVELLES " CARTES DE CITOYENNETÉ "
L'Eglise orthodoxe de Grèce exige que le chiffre 666, symbole de l'Antéchrist dans la tradition chrétienne, ne figure pas sur les nouvelles " cartes de citoyenneté " informatisées en préparation, indique une dépêche de l'AFP, datée du 17 novembre dernier. Dans un communiqué, le saint-synode de l'Eglise de Grèce a fait savoir qu'il avait " le devoir de préserver l'intégrité de la foi, c'est pourquoi la carte d'identité ne doit inclure, en aucun cas, ni de manière visible ni de manière invisible le chiffre 666 ". " Les ministres concernés au sein du gouvernement grec " ont été informés du point de vue de l'Eglise, ajoute ce même communiqué qui précise que les autorités civiles " ont exprimé leurs accords avec les remarques " des responsables ecclésiaux " et indiqué qu'elles seront prises en compte ". Le saint-synode avait prévenu le gouvernement qu'il entendait se prononcer sur la question, au nom du respect des libertés individuelles et des prescriptions de la foi orthodoxe, après l'annonce par les autorités de la prochaine émission de documents informatisés, intitulés " cartes de citoyenneté ". Le projet, qui doit être finalisé début 2011, a aussi été critiqué par des organisations de gauche, qui pour leur part se sont émues d'une possibilité de fichage des citoyens. L'Eglise de Grèce a déjà, au début des années 1990, combattu l'entrée du pays dans l'espace Schengen, arguant de l'existence d'un contrôle informatique des entrées et sorties dans cette zone utilisant le chiffre 666. Ce symbole, le " chiffre de l'Antéchrist ", apparaît dans le dernier livre du Nouveau Testament de l'Apocalypse, rédigé, selon la Tradition, par l'apôtre Jean sur l'île de Patmos, à la fin du 1er siècle de l'ère chrétienne. Au début des années 2000, l'introduction de codes d'identification fiscale individuelle (INN) par les services fiscaux de Russie et d'Ukraine avait là aussi provoqué chez de nombreux croyants de ces deux pays des sentiments de trouble et de peur, relayés par certains journaux conservateurs, qui voulaient y voir la première étape d'un " processus satanique " visant à remplacer les noms des citoyens par le chiffre de l'Antéchrist. Le saint-synode de l'Église russe, en 2001, avait publié un document rejetant toute insinuation de ce genre qui relevait, selon lui, de la " superstition ", tout en s'inquiétant des risques que faisait peser sur les libertés individuelles une utilisation abusive par l'État des informations contenues dans les réseaux informatiques (SOP 257.18). L'Eglise de Grèce qui n'est pas séparée de l'Etat avait aussi bataillé, au début des années 2000, contre la suppression, finalement imposée par le gouvernement pour répondre aux recommandations de l'Union européenne, de la mention obligatoire de la religion sur les papiers d'identité grecs (SOP 250.5).