Ce passage de Dostoïevski aide à comprendre l’importance de la prière
L’écrivain russe Fiodor Dostoïevski décrit avec justesse et émotion, dans les "frères Karamazov", le rôle de la prière.
Fréquemment cité par le pape François dans ses discours, Fiodor Dostoïevski a écrit certains des plus beaux chefs-d’œuvre de la littérature russe.
Parmi eux se trouve Les frères Karamazov.
S’il fait partie des livres préférés du souverain pontife et est régulièrement conseillé comme lecture au lycée, cet ouvrage donne aussi une incroyable définition de la prière.
Dialogue direct avec Dieu, la prière est un incontournable de la foi.
Prier chaque jour, c’est faire silence, écouter, adorer, s’ouvrir au monde.
Elle n’est pas facultative ou réservée à quelques uns. Saint Paul ne cesse d’ailleurs de le rappeler : « Priez sans cesse. Confiez-vous au Christ, sans vous lasser ».
Les fidèles prient pour rendre grâce, pour demander quelque chose, pour confier quelqu’un. Ils prient pour les vivants mais aussi les défunts.
La prière se trouve au cœur de centaines d’ouvrages de théologie et occupe une place privilégiée dans les écrits des grands saints.
Mais si vous n’avez pas le temps de vous y plongez, commencez peut-être par ce court extrait de Dostoïevski dont les mots, savoureux, décrivent avec justesse l’importance de cet acte de foi.
Jeune homme, n’oublie pas la prière.
Si ta prière est sincère, chaque fois un nouveau sentiment y passera, et en lui une pensée nouvelle, que tu ne connaissais pas encore et qui te redonnera du courage ; et tu comprendras que la prière est une éducation.
Souviens-toi encore : chaque jour et chaque fois que tu le pourras, répète en toi-même : « Seigneur, aie pitié de tous ceux qui, aujourd’hui, se sont présentés devant Toi ».
Car, à chaque heure et à chaque seconde, des milliers d’hommes quittent leur vie ici-bas et leur âme se présente devant le Seigneur.
Et combien nombreux sont, parmi eux, ceux qui quittent la terre dans la solitude, à l’insu de tous, dans la tristesse et l’angoisse à la pensée qu’ils ne manqueront à personne et que personne ne sait même s’ils ont ou non vécu.
Alors, de l’autre bout du monde, ta prière pour le repos de son âme s’élèvera peut-être vers Dieu, quand même vous ne vous seriez point connus.
Combien il sera émouvant pour son âme, qui se présente pleine d’effroi devant le Seigneur, de sentir à cet instant que lui aussi possède un intercesseur, qu’un être humain est demeuré sur terre, qui l’aime.
Et puis, Dieu vous regardera tous les deux avec plus de clémence ; car du moment que tu l’as tellement plaint, combien Il le plaindra, Lui dont la miséricorde et l’amour sont infiniment plus grands que les tiens.
Et Il lui pardonnera pour l’amour de toi.
Agnès Pinard Legry