Ceci est la position personnelle que je soutiendrais devant la commission du Saint Synode, elle n'engage que moi.
Tous ces articles sur les diaconesses vous ont éclairés sur l’existence réelle du diaconat pour les femmes depuis le 2ème siècle.
Aujourd’hui, nous voyons que le monde ecclésial est toujours divisé entre ceux qui sont pour les ordinations de diaconesses et ceux qui sont contre.
Comment peut-on être contre alors que pendant des siècles la vie même de l’Eglise démontre que les diaconesses étaient appréciées des plus grands saints orthodoxes ? Sommes nous plus grands que ces saints ?
La réaction plus que la réflexion se fait par machisme … surement pour une bonne proportion.
Pour des raisons théologiques … c’est plus une interprétation qu’une réalité qui fortifie le besoin de domination typiquement masculin … comme si le diaconat féminin enlevait quelque chose aux serviteurs-hommes.
Le Christ ne faisait pas de différence. Il a choisit des hommes comme apôtres … oui mais il existe aussi dans la Tradition orthodoxe :
Les saintes appelées "égales aux apôtres"
Sainte Myrophore et Égale-aux-Apôtres Marie Madeleine (22 juillet)
Sainte Thècle d'Iconium (24 septembre)
Sainte Hélène (21 mai)
Sainte Nina ( ou Nino) Egale-aux-Apôtres, illuminatrice de la Géorgie (14 janvier)
Sainte Olga de Kiev, baptisée Hélène (11 juillet)
la Sainte Trinité a choisit les myrophores pour témoigner de sa résurrection, (ces femmes qui n’ont pas fuis et ont accompagné le Christ pendant toute sa passion).
Il y a les femmes que l’on appelle dans la Tradition les "apôtres des apôtres"
Marie, mère de Jacques le Mineur ;
Marthe de Béthanie, sœur de Lazare ;
Jeanne, femme de Chouza, lieutenant d'Hérode Antipas
Salomé, mère Jacques le Majeur et de l'apôtre Jean, fils de Zébédée ;
Suzanne ;
Le Christ a choisit Marie pour s’incarner,
il a choisit Marie pour être avec les apôtres lors de la descente de l’Esprit-Saint.
Parmi les amis et les proches du Seigneur il y a des femmes :
Jean Baptiste le Précurseur (Nativité le 24 juin, décollation le 29 août, conception le 23 septembre, synaxe le 7 janvier)
Joachim (9 septembre, commémoré avec son épouse le lendemain de la Nativité de leur très sainte fille)
Anne (9 septembre et dormition 25 juillet)
Zacharie (5 septembre)
Élisabeth (5 septembre)
Jacques frère du Seigneur (23 octobre)
Lazare le Ressuscité (samedi veille des Rameaux)
Les plus grands saints orthodoxes avaient avec eux des diaconesseset au siècle dernier Saint Nectaire, qui était particulièrement surveillé par la hiérarchie de l’Eglise, a lui-même ordonné des diaconesses.
Citons parmi eux :
Saint Jean Chrysostome,
Saint Basile le Grand
Saint Grégoire de Nysse
Saint Germain de Paris
Saint Grégoire le Théologien
Saint Grégoire de Nazianze
Saint Germain de Paris
Saint Nectaire d'Égine
le patriarche de Jérusalem ordonna Sosana diaconesse
La mission donné par notre Très Sainte Mère :
… la Très Sainte Vierge entendit ses prières et apparut en songe à Nina, lui disant: " Va dans ce pays qui me fut donné en apanage et prêche l'Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ. Son premier geste de diaconesse a été de baptiser.
Tous les exégètes orthodoxes s'accordent pour souligner les rôles très valorisants distribués par Jésus Christ aux femmes dans les Evangiles.
Le diaconat féminin a existé dans l'orthodoxie depuis le IIe siècle et jusqu'au XIe à peu près et au 20ème avec Saint Nectaire.
L'argumentation en faveur de l’ordination des femmes du Métropolite Antoine de Souroje repose sur le récit de la Genèse. L'être humain a été crée homme et femme avant le péché. Il a donc existé une harmonie dans la différence des sexes. C'est le péché qui introduit les conflits et les concepts d'infériorité et de puissance. Et il n'est pas juste que dans le service de Dieu, représenté par le sacerdoce, cette situation conflictuelle soit légitimée. Par conséquent l'harmonie recherchée des sexes ne peut qu'encourager la prêtrise des femmes, comme celle des hommes, au service et à la gloire de Dieu.
Il y a quelques années, dans le "SOP", un métropolite Grec dont j'ai hélas oublié le nom faisait remarquer qu'à son avis, on avait beaucoup perdu en n'ayant plus d'évêques mariés, quand il voyait la "qualité" de certains de ses confrères, tous issus (comme lui) d'une certaine forme de vie monastique. Ce qui était hier, de par la volonté de Dieu, et qui a disparu par les vicissitudes de l'Histoire et du temps, peut bien un jour revenir. Pas nécessairement mais cela se peut. A Dieu appartient la direction de l'Eglise, car "le Christ est le chef de l'Église" (Ephésiens 5,23)
La question de l'ordination des femmes au grand concile de 2017
Comme le signale Orthodoxie.com, Mgr Séraphin, archevêque de Johannesbourg et de Pretoria (Patriarcat d'Alexandrie et de toute l'Afrique), a évoqué la question de l'ordination des femmes, y compris à la prêtrise dans un article récent publié par l'agence Romfea. Il a suggéré que ce sujet soit discuté lors du prochain grand concile et rappelle le rôle important des femmes dans l'Église primitive dans le témoignage, l'enseignement, la pastorale et l'action caritative. Il a également annoncé l'intention du Patriarcat d'Alexandrie d'examiner la possibilité d'une relance du diaconat féminin, tel que celui-ci existait aux premiers siècles.
Le débat resurgit maintenant en Russie et dans toute l'Orthodoxie, la prise de position de Mgr Séraphin n'étant que la dernière en date.
Les saintes femmes diaconesses :
Sainte Bathilde, reine puis diaconesse
Sainte Olympias, diaconnesse
Sainte Olympias la Confesseuse, diaconesse de saint Jean Chrysostome (cfr lettre 6)
Sainte Platonida de Nisibe en Syrie, higoumena et diaconesse (+ 308)
Sainte Macrine, soeur aînée de saint Basile le Grand et saint Grégoire de Nysse, higoumena et diaconesse (4ème s)
Sainte Martyre Publia la Confesseuse, diaconesse d'Antioche (4ième s)
Sainte Mélanie la Jeune, disciple de saint Jérôme, fondatrice de monastères en Palestine et diaconesse (+ 31 décembre 439)
Sainte Bathilde, reine des Francs Mérovingiens puis diaconesse, fondatrice de l'abbaye royale de Corbie (7ème s)
Sainte Suzanne d'Eleutheropolis, diaconesse et martyre (4ème s)
Sainte Radegonde, reine des Francs Mérovingiens, puis ordonnée diaconesse par saint Germain de Paris (6ème s)
Sainte Tatienne la Romaine, martyre, diaconesse à Rome (+ 225)
Sainte Nonna, mère de saint Grégoire le Théologien "de Nazianze":
Sainte-Emerentienne
Les diacres Philippe, Procore et la diaconesse Phébée (fêtée le 3 septembre)
que l’on voit sur une fresque de la paroisse Agios Andreas, patriarcat de Constantinople, Allemagne
Voici quelques-unes des diaconesses dont nous connaissons le nom, souvent grâce à leurs rapports avec les chefs de l’Église. Elles représentent des milliers d’autres dont les noms sont demeurés cachés, comme ceux des diacres et des prêtres ordinaires.
Olympe à Constantinople, ordonnée par l’archevêque Nektarios, amie de Saint Grégoire de Nazianze et plus tard de Saint Jean Chrysostome qu’elle aida beaucoup pendant son conflit avec l’Empereur et son exil. Mourut en 418 après J .C.
Anomyma au sujet de laquelle nous savons qu’elle exerça un ministère à Antioche durant la persécution de Julien l’Apostat (361 – 363 après J.C.)
Procule et Pentadia deux diaconesses avec qui Saint Chrysostome correspondait.
Salvina que connaissait Saint Jérôme et qui devint diaconesse à Constantinople plus tard.
La diaconesse Anastasie, que Sévère, évêque d’Antioche mentionne dans ses lettres.
La diaconesse Macrina, sœur de Saint-Basile le Grand et son amie, la diaconesse Lampadia.
La diaconesse Théosébia, Femme de Saint Grégoire de Nissa.
Les noms de certaines diaconesses ont été aussi été préservés sur quelques tombes. Au moins 28 ont été identifiées. Voici quelques exemples typiques.
Sophie de Jérusalem (4ème après J.C. ?). L’inscription en grec dit ceci : « Ici repose la servante et la vierge du Christ, le diacre (!), la deuxième Phoébé [Romains 16,1], qui est morte en paix le 21 Mars… Puisse le Seigneur Dieu… »(Revue Biblique, Nouvelle 1 – 1904 – pp.260-262)
Théodora de Gaule (la France aujourd’hui) avait l’inscription suivante sur sa tombe : «Ici repose en paix en de bon souvenir, Théodora, la diaconesse qui a vécu environ 48 ans et est morte en Juillet 539. »
Une autre pierre tombale trouvée à Delphes , en Grèce et datant du 5ème siècle rappelle une certaine Anastasie : « La diaconesse la plus dévote, Anastasie, désignée comme diaconesse par sa sainteté l’évêque Pantamianos après qu’elle eut vécu une vie sans blâme. Il érigea sa tombe sur l’endroit où se trouve son [corps ?] honoré. Si quelqu’un ose ouvrir cette tombe dans laquelle la diaconesse a été enterrée, qu’il reçoive le sort de Judas qui a trahi notre Seigneur Jésus-Christ…Rien moins que pour les membres du clergéqui ont été réunis… »(H. Leclercq Dictionnaire d’Archéologie Chrétienne, Paris 1921, vol IV, col. 570 – 571)
Une autre pierre tombale à Jérusalem rappelle la diaconesse Enéon qui exerça son ministère en faveur des malades. « Tombe de Eneon, fille de Neoiketis, diaconesse dans cet hôpital. » (Mafféi Musée de Vérone, Vérone 1749,p 179)
Des informations plus détaillées peuvent être trouvées chez les auteurs suivants ;
Kristin Arnt ,Die Diakonissen de armenischen Kirche in kanonisher Sicht, Vienne 1990.
Eva Maria Synek,Heiligie Frauen der frühen Christenheit, Würzburg 1994.
Ute Eisen, Ämsträgerinnen im frïhen Christentum, Göttingen 1996.
Il est impossible de détruire l’histoire de l’Eglise orthodoxe,
Il est impossible de nier l’existence des diaconesses au cours des siècles,
Dieu a béni leur travail puisque nous avons des Saintes parmi les diaconesses,
ce qui a existé dans la plénitude spirituelle à tous ses droits d’existence ici et maintenant ;
OUI les femmes peuvent être diaconesses dans le service définit par l'histoire des premiers siècles de notre Sainte Eglise Orthodoxe.
Je le mentionne à nouveau , ceci est ma position personnelle, elle n'engage pas l'Eglise.
++ Métropolite Israël