Sanctoral 

Saint ANTOINE le Grand, père des moines 

Vie de saint Antoine par saint Athanase.

Antoine était égyptien de naissance, fils de parents nobles, assez fortunés. Chrétiens eux-mêmes, ils l'élevèrent chrétiennement. Vers l’âge de vingt ans allant à l'église selon sa coutume, songeait en lui-même, méditait en parlant comment les apôtres quittèrent tout homme pour suivre le Christ, comment, d’après les actes des apôtres, les fidèles vendaient leurs biens, en apportaient le prix, le mettaient aux pieds  des apôtres, en faisaient l'abandon au profit des nécessiteux ; quelle grande espérance ils avaient dans les cieux. Le cœur occupé de ces pensées, il entra dans l'église. Il advint qu’on lut l'Evangile et il entendit le Seigneur disant aux riches. « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as, et donne le aux pauvres, et viens, suis-moi, tu auras un trésor dans le ciel. »

Lettre de saint Antoine

Ma joie est très grande à votre sujet, fils très chers, aimés du Seigneur, vrais fils d'Israël, saints selon votre nature spirituelle.

La première chose qui importe à l'homme doué de raison, c'est de se connaître soi-même ; ensuite, de connaître ce qui vient de Dieu et toutes les grâces qu'il reçoit sans cesse. Qu'il sache aussi que tout ce qui est péché et sujet à reproche se trouve en dehors de sa nature spirituelle.

Notre Créateur s'est aperçu que tout ce qui était ainsi en dehors de notre nature venait de notre libre-arbitre, et que la mort, elle aussi, nous est venue de lui. Ses entrailles s'émeuvent à notre sujet. Dans sa bonté, Il voulut nous ramener à notre état originel qui n'aurait jamais du disparaître. Il ne s'épargna pas, mais rendit visite à ses créatures pour les sauver toutes. Car Il s'est livré pour nos péchés. Nos iniquités firent son humiliation, mais, par ses plaies, nous avons été guéris. Par son Verbe tout-puissant, Il nous a rassemblés de toutes les régions, d'une extrémité de la terre à l'autre, nous apprenant que nous étions membres les uns des autres. Si donc, l'homme doué de raison veut se préparer un acquittement lors de l'Avènement du Seigneur, il faut qu'il s'examine lui-même et se demande ce qu'il pourrait rendre à Dieu pour tous les biens qu'Il a reçu de Lui.

Moi aussi, le plus misérable d'entre tous, qui suis en train d'écrire cette lettre, réveillé de mon sommeil de mort, j'ai passé le plus clair de mes jours qui me furent accordés sur terre, à me demander, avec des pleurs et des larmes, ce que je pourrais rendre au Seigneur pour tout ce qu'Il m'a fait. Vraiment, rien ne nous a fait défaut dans tout ce qu'Il a entrepris pour notre misère. Il nous a donné des anges comme serviteurs ; à ses propres prophètes, Il a ordonné de nous instruire par leurs oracles ; à ses apôtres, Il a prescrit de nous évangéliser. Mieux encore, Il a demandé à son Fils unique de prendre la condition d'esclave à cause de nous.

Mes très chers dans le Seigneur, vous qui êtes les cohéritiers des saints, je vous supplie de réveiller en vos cœurs la crainte de Dieu. Il vous faut savoir clairement que Jean le Précurseur a baptisé pour la rémission des péchés à cause de nous, afin qu'ensuite nous soyons sanctifiés par l'Esprit dans le baptême du Christ. Préparons-nous donc saintement et purifions notre esprit pour être purs et prêts à recevoir le baptême de Jésus et à nous offrir en victimes agréables à Dieu. L'Esprit consolateur, reçu au baptême, nous ramène vers notre état originel. Il nous donne de rentrer dans notre héritage et de prêter à nouveau l'oreille à son enseignement. Car tous ceux qui ont été baptisés dans le Christ ont revêtu le Christ. Il n'y a plus d'homme ni de femme, plus d'esclave ni d'homme libre. Au moment même où, recevant leur saint héritage, ils accueillent l'enseignement de l'Esprit-Saint, les ressources de leurs corps, la voix et la langue, leur font défaut, et ils adorent le Père comme il se doit, en esprit et en vérité.

Epître aux Ephesiens.             Eph 6/10-17 (ou Ph 3/8-14)      

Frères, au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.

Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable.

Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.

C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l'Évangile de paix ; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu.

Evangile selon Saint Matthieu.            Mt 19/16-22

En ce temps-là, voici, un homme s'approcha, et dit à Jésus : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? »

Il lui répondit : « Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. » « Lesquels ? » lui dit-il.

Et Jésus répondit : « Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d'adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère ; et : tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Le jeune homme lui dit : « J'ai observé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ? »

Jésus lui dit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. »

Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste ; car il avait de grands biens.