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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 00:09

Mosaïque du mausolée de Galla Placidia, à Ravenne (Italie).

Cette image du Christ bon pasteur est l’héritière directe d’une image du répertoire funéraire païen antique que les premières générations de chrétiens ont adoptée puis christianisée.

Parmi les images que les Romains des premiers siècles utilisaient pour orner leurs tombeaux, on trouve souvent la représentation d’un jeune berger placé dans un espace verdoyant au milieu de ses brebis et qui porte généralement sur ses épaules une brebis.

Comme d’autres images bucoliques que l’on trouve fréquemment dans les sépultures romaines, cette figure du « pasteur » évoquait pour la famille du défunt un au-delà de paix.

Avant de créer leur propre répertoire d’images, les premiers chrétiens ont utilisé celles que leur culture leur avait fait connaître.

Ils privilégiaient cependant les images qui, à leurs yeux, n’étaient pas en contradiction avec leur foi : la figure du « pasteur » était de celles-là.

La christianisation d’une image

Rapidement, les chrétiens perçoivent tous les rapprochements possibles entre cette représentation et différentes figures de Dieu ou du Christ pasteur que l’on trouve dans l’Écriture.

D’autant plus que les nouveaux baptisés ont souvent appris par cœur au cours de leur initiation le psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer… »

Assez naturellement les chrétiens vont donc faire évoluer l’image pour qu’elle corresponde mieux à ce qu’ils croient.

C’est ce que l’on peut voir sur cette mosaïque du mausolée de Galla Placidia : l’image s’est christianisée ; l’antique pâtre y a été remplacé par le Christ bon pasteur.

Le Christ vainqueur de la mort

Au milieu d’un espace où les teintes bleues et vertes dominent, l’or de la tunique du Christ (comme celui de son auréole et de sa croix) resplendit.

On comprend tout de suite que ce berger n’est pas un berger ordinaire, mais le Christ ressuscité : les pierres sur lesquelles il est assis ressemblent à un trône et le manteau pourpre jeté négligemment sur son épaule complète sa tenue très « impériale ».

À ses pieds, au premier plan, on distingue la représentation stylisée d’un bord de falaise : elle évoque, dans les profondeurs, les « ravins de la mort » que le Christ a traversés et où ses disciples, guidés par le bâton de sa croix, ne craignent plus de s’aventurer (cf. Ps 22, 4).

L’eau de la vie éternelle

Six brebis entourent le Christ (trois de chaque côté) et leurs regards nous renvoient à lui.

Elles symbolisent ses disciples : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » avait dit Jésus (Mt 10, 16).

Les brebis sont dans un lieu comme on rêve d’en trouver pour faire une halte au cours d’une promenade. Un amoncellement de petits rochers y forme une colline.

Ceux qui savent se taire y entendent le chant apaisant de l’eau qui sourd ici et là. C’est une eau vive qui irrigue la terre et qui fait pousser une belle herbe verte et d’élégantes plantes fleuries bercées par le vent léger.

Cette nature est aussi une évocation du Christ. Il est le « rocher » dont parlent les psaumes (Ps 17, 47), celui d’où jaillit l’eau vive, « la source jaillissante pour la vie éternelle » (Jn 4, 14).

Dans l’espace obscur du mausolée de l’impératrice Galla Placidia, la lunette où se trouve cette mosaïque ouvre un horizon.

Au-delà de la mort, elle exprime pour des chrétiens la foi au Christ ; il est pour eux le bon berger, celui qui guide ses disciples « par le juste chemin » (Ps 22, 3), « pour les conduire aux sources des eaux de la vie » (Ap 7, 17).

Dominique Pierre

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